Si le 49.3 est invoqué pour l’adoption du texte, le député LR est d’avis qu’une motion de censure doit être déposée.
Aurélien Pradié, député LR du Lot, a exprimé mardi 14 novembre sur 42mag.fr son désaccord suite à l’intensification du projet de loi relatif à l’immigration par la chambre haute. Cette mesure est qualifiée comme une « victoire évidente » par Bruno Retailleau, président des Républicains au Sénat, avant le vote solennel. Par ailleurs, le député LR appelle ses collègues politiques au maintien de la cohésion dans leurs positions.
Le projet de loi sur l’immigration, devisant sur la suppression de l’AME, les expulsions et le droit du sol, doit être soumis au vote du Sénat en cette journée.
Le texte, après son passage au Sénat, sera ensuite présenté à l’Assemblée nationale pour examen. Aurélien Pradié mentionne que Les Républicains avaient deux préoccupations primordiales, comme modifier la Constitution. « Si nous ne prenons pas le contrôle sur le droit européen, tous nos efforts seront alors inutiles », souligne-t-il, déplorant l’absence d’engagement du gouvernement à cette question durant les discussions au Sénat.
Le deuxième sujet de préoccupation pour Aurélien Pradié se porte sur l’article 3 et la régularisation « pratiquement automatique » des travailleurs non réguliers dans les secteurs en proie à des difficultés. « Selon le nouvel article, un immigrant clandestin pourra formuler lui-même une demande de régularisation », critique-t-il, refusant « fermement » de soutenir une telle mesure. « Cela va à l’encontre des promesses faites par la droite républicaine depuis plusieurs années », conclut-il, craignant par ailleurs un afflux massif de demandes auprès des tribunaux.
« Si nécessaire, nous reviendrons aux urnes »
« Étant député et non sénateur, je tiens à exprimer une position de fermeté sur le problème de l’immigration, position que de nombreux députés Républicains défendront à l’avenir », déclare Aurélien Pradié, considérant ce point comme « essentiel ». « La rigueur est désormais une qualité politique : si nous ne reprenons pas le contrôle de la question migratoire, nous n’avancerons pas d’un iota » déclare le député considérant cet enjeu crucial pour son parti en perspective des prochaines élections. « La droite doit rester déterminée, devenir un point de repère inébranlable face aux accords sénatoriaux progressistes « , ajoute-il.
En outre, Aurélien Pradié n’appuie pas non plus le projet de loi initial du gouvernement. Face à un éventuel recours au 49.3 pour l’adoption du texte, le député LR est convaincu de la nécessité de proposer une motion de censure. « Il est parfaitement inacceptable que le gouvernement résiste de manière illusoire, le véritable irresponsabilité aujourd’hui, n’est pas de présenter une motion de censure, mais de faire croire que tout est en ordre alors que la situation se dégrade », martèle-t-il. Le député estime que dans une démocratie, « il est nécessaire de prendre des risques ». « Si des élections sont indispensables pour résoudre la situation, alors allons aux urnes », conclut-il.