Ce dimanche à Paris, la manifestation contre l’antisémitisme a réuni environ 105 000 personnes. Parmi ces participants, on a pu remarquer la présence de divers membres du Rassemblement National, ce qui a suscité des réactions mitigées parmi la foule.
Parmi les nombreux participants à la manifestation contre l’antisémitisme dimanche dernier, on pouvait remarquer la présence de Marine le Pen, Jordan Bardella et plusieurs élus du Rassemblement National, arborant leur écharpe aux couleurs de la France. Malgré leur position en fin de cortège, à une distance significative des ministres et des autres partis politiques, ils ont réussi à attirer l’attention des manifestants.
Marine Le Pen a dû faire face à des protestations verbales à plusieurs reprises. Un groupe de jeunes de gauche lui a lancé : « On ne veut pas de toi, pars« . Ce sentiment est partagé par un manifestant qui n’oublie pas le passé du parti d’extrême droite et de son fondateur connu pour ses propos antisémites : « Certaines personnes sont opportunistes et détournent des valeurs républicaines essentielles à des fins électorales. »
« Je suis touché par comment ils défendent les juifs depuis le 7 octobre »
Cependant l’ambiance était moins tendue que lors des manifestations passées, comme celle pour Mireille Knoll où Marine Le Pen avait fait face à des insultes et des crachats. La majeure partie de la foule semblait plutôt soulagée de la présence du Rassemblement National. Yosi, un manifestant, s’est même approché de la délégation avec intérêt. Il explique « j’ai longtemps combattu ce parti. Mais la façon dont ils ont pris la défense des juifs depuis le 7 octobre me touche. J’apprécie cela. »
Le Rassemblement National semble réussir à changer son image, ce qui est justement l’un des objectifs de Marine Le Pen pour cette manifestation. Interrogée sur sa légitimité à être présente, elle affirme : « Nous sommes exactement là où nous devons être. Notre parti a prouvé sa capacité à prendre des positions claires et sans équivoque. »Ces « décisions sans ambiguïté » comprennent notamment l’exclusion du parti de Jean-Marie Le Pen, un acte que sa fille prend toujours le soin de rappeler.