Différentes formations politiques de gauche invitent à l’instauration d’une « barrière républicaine » au sein du défilé pour tenir à l’écart le RN, ce dernier mettant déjà en place une rhétorique soigneusement préparée.
Comment réaliser l’intention exprimée dans une déclaration commune ?
Un manifeste conjointement publié le mercredi 8 novembre par le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Écologie Les Verts invite tous les Français à prendre part à la rencontre anti-antisémitisme dimanche prochain à Paris, en formant une « alliance républicaine » qui exclut le Rassemblement national.
Dans leur sollicitation adressée aux citoyens, ils encouragent tout un chacun à rejoindre la marche contre la propagation de la haine et du racisme. Sans le concours de La France Insoumise, ces trois partis proposent que les participants à la marche du dimanche forment une alliance républicaine permettant de différencier, lors du rassemblement, le cortège rassemblant tous les progressistes et républicains d’une part, et le Rassemblement National ainsi que les autres partis d’extrême droite dont on remet en cause leur légitimité à protester contre l’antisémitisme. En effet, ils sollicitent également la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat, instigateurs de cette marche, de publiquement déclarer que les forces d’extrême droite ne sont pas les bienvenues en ce rassemblement.
La mise en œuvre de ce rassemblement républicain est toujours en cours d’élaboration malgré les difficultés rencontrées ; en effet, selon les informations de 42mag.fr, le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Écologie Les Verts sont toujours en discussions. L’éventualité d’une bannière commune a été considérée avant d’être finalement abandonnée, étant donné l’opposition du Sénat et de l’Assemblée à toute autre bannière que la leur. C’est ici que l’objectif de la gauche a été défini : « un espace où tous les progressistes qui souhaitent manifester contre l’antisémitisme peuvent être assurés de ne pas marcher aux côtés des élus ou soutiens du Rassemblement National », comme résumé par un écologiste. En parallèle, les cadres du Parti socialiste sont actuellement en Espagne pour le Congrès du Parti socialiste européen, ralentissant quelque peu les discussions.
Les discours portés par le Rassemblement national
De l’autre côté du rassemblement républicain, le Rassemblement national ne semble guère préoccupé par la situation et n’a prévu aucune organisation spéciale. De manière assez détachée, leur posture peut être résumée par cette déclaration de Marine Le Pen : « On s’en moque totalement ». Au sein du Rassemblement national, deux principaux arguments sont mis en avant que les élus sont chargés d’afficher : « Nous sommes avec le peuple, que ce soit au milieu ou en fin de cortège, ça nous convient très bien » et « On ne veut pas se retrouver à côté de gens qui ont plongé la France dans une situation aussi critique en laissant l’immigration s’installer » – ce dernier argument étant susceptible de viser la gauche, la droite et même le mouvement En Marche.
En somme, le Rassemblement national tente de retourner la situation en sa faveur. D’ailleurs, ils ont reçu un soutien indirect de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Dans une nouvelle déclaration datée du jeudi 9 novembre, les organisateurs de la marche soutiennent : « Au-delà de leurs différences et leurs divergences, tous les républicains se doivent de se rassembler (…) les débats inutiles doivent cesser (…) ce rassemblement doit se tenir dans le respect ».
Et que dire du président ? On ignore encore si Emmanuel Macron participera à la manifestation, à l’instar de ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy. Il est probable qu’il fasse une déclaration sur l’antisémitisme d’ici le dimanche 12 novembre.