Cette première œuvre d’animation, avec une esthétique frappante qui nous fait penser à « Blade Runner », a été appréciée aussi bien à Cannes qu’au Festival d’Annecy. Le travail est sublimé par le doublage réalisé par Léa Drucker, Mathieu Amalric et Daniel Njo Lobé.
Mars Express : une incursion audacieuse dans le cinéma d’animation
Selon Léa Drucker, une actrice française renommée, l’animation offre linéarité narrative, complexité imaginaire et une richesse créative incroyable. Elle exprime sa joie de faire partie du casting de Mars Express, un thriller de science-fiction qui sortira en salles le 22 novembre et qui ravira les amateurs de ce genre rarement exploité par les cinéastes français. Ce film, présenté aux festivals de Cannes et d’Annecy, est la première réalisation de Jérémie Périn et vise un public d’adultes et de jeunes. L’intrigue se déroule en 2200 sur Noctis, la capitale de Mars, où les humains et leurs robots ont établi une colonie.
Projet de cinéma ambitieux et futuriste
Dans ce film, Léa Drucker prête sa voix à Aline, une détective alcoolique qui, avec l’aide de son partenaire androïde, se lance dans une course effrénée pour retrouver une étudiante en cybernétique qui est mêlée à un complot de grande envergure. « Les personnages, les images et l’envie de créer quelque chose de différent ont tous contribué à mon enthousiasme quant à ce projet », a déclaré Léa Drucker lors d’une interview avec l’AFP en juin lors du Festival d’Annecy. Elle ajoute que ce genre de cinéma ouvre à des questions philosophiques et métaphysiques complexes.
Mars Express, avec son esthétique rappelant celle de Blade Runner, est un film futuriste qui donne l’impression de rivaliser avec les énormes films américains en prise de vues réelles. Cependant, faire décoller ce projet n’a pas été une tâche aisée. Les rares réalisateurs qui ont osé faire des films d’animation de science-fiction, comme René Laloux avec La Planète sauvage, ont tous rencontré d’énormes difficultés pour trouver des financements, explique Jérémie Périn à l’AFP.
La lutte pour la reconnaissance du cinéma d’animation
Malgré les défis, Jérémie Périn et son co-auteur Laurent Sarfati ont eu l’opportunité de disposer d’une « carte blanche » suite au succès de leur série Lastman, adaptée de la bande-dessinée du même nom. Ce succès leur a permis d’explorer les univers et les thèmes qui ont façonné leur jeunesse. « Il y avait un vide, une certaine frustration quant à ce type de film dans l’industrie actuelle », déplore Jérémie Périn, soulignant que la véritable science-fiction est souvent diluée dans les films de super-héros. Laurent Sarfati renchérit en affirmant que « l’aspect scientifique est de plus en plus négligé, remplacé par un simple coup de baguette magique ».
Malgré les éloges reçus au festival d’Annecy, Jérémie Périn déplore le « mépris de classe » dont souffre le cinéma d’animation à Cannes. Il reste donc à voir comment le public accueillera ce film dans les salles. « Si nous atteignons les 200 000 entrées, nous serons satisfaits », dit Jérémie Périn, tout en évoquant le potentiel d’une « seconde vie » pour le film dans les nouveaux « clubs vidéo », à savoir les plateformes de streaming. « Blade Runner et The Thing n’ont pas très bien marché à leur sortie, mais aujourd’hui, ils sont des références », rappelle-t-il.