« Afin d’influer sur les émissions provenant de l’emploi des hydrocarbures, nous avons besoin de politiques qui entraînent une réduction de l’usage des énergies fossiles », a insisté Agnès Pannier-Runacher lors d’un entretien paru mardi dans le journal « Le Monde ».
Les mots de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, n’ont pas laissé indifférent. Elle a exprimé sa désapprobation face à la décision de TotalEnergies d’accroître sa production à l’horizon 2030.
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« C’est un état de fait que je trouve regrettable : les sociétés spécialisées dans le pétrole et le gaz entendent bien continuer leurs opérations d’exploration et de production », a-t-elle déclaré dans une entrevue avec Le Monde. L’interview portait sur la volonté du titan français de produire plus d’énergie à l’horizon 2030.
Intensification des efforts pour lutter contre les émissions
Selon la ministre, « la priorité est d’obtenir des engagements de l’ensemble du secteur en matière de réduction des émissions liées à leur production. Pour réduire les émissions dues à l’usage des hydrocarbures, des stratégies visant à diminuer la consommation d’énergies fossiles doivent être instaurées. Telle est notre orientation : tôt ou tard, le pétrole disparaîtra du mix énergétique français, et il en sera de même partout en Europe. Pourquoi donc continuer à développer de nouveaux actifs ? Je tiens à être claire : une société du secteur pétro-gazier qui n’arrive pas à se réinventer dans une version décarbonée est vouée à disparaître », a-t-elle ajouté.
Fin septembre, TotalEnergies a révélé son intention de « accroître sa production d’hydrocarbures de 2 à 3% par an durant les cinq années à venir », principalement pour répondre aux besoins des pays en développement. Précédemment, le groupe français ne partageait pas ses objectifs chiffrés et sa production d’hydrocarbures entre 2019 et 2022 n’avait fait que décroître.