C’est le jour de l’interrogatoire pour Nicolas Sarkozy lors de son procès en appel associé à l’affaire Bygmalion qui se déroule à Paris. L’ex-chef de l’État, une fois de plus, pointe du doigt les responsables de l’entreprise Bygmalion.
« Je réfute toute implication criminelle car j’étais dans l’ignorance totale de la fraude« , a afffirmé le vendredi 24 novembre l’ex chef de l’état, Nicolas Sarkozy, lors de l’ouverture de son témoignage, pendant son procès en appel lié à l’affaire Bygmalion. Le déroulement du procès a débuté le mercredi 8 novembre à l’audience de la Cour d’appel de Paris.
La session du vendredi 24 novembre est dévolue à son audition. L’ancien président montre une fois de plus une attitude combative et même résolument déterminée en réfutant ainsi « toute implication pénale ». Par contre, Nicolas Sarkozy admet avoir assumé sa « responsabilité politique, en se tournant vers ceux qui m’ont soutenu pour recueillir 10,5 millions d’euros, ce qui a été nommé le ‘Sarkothon’« .
« Ma campagne n’a pas engendré de coûts pour le contribuable. »
Nicolas Sarkozy, ex-président de la Républiquependant son audience en appel
« J’assume également une seconde responsabilité, administrative, continue Nicolas Sarkozy, planifiée pour le dépassement de 450 000 euros, signalé par le Conseil constitutionnel : j’ai été sanctionné de 363 000 euros que j’ai régularisés de ma propre initiative, approximativement 100 fois le montant de l’amende de l’infraction pour laquelle je suis jugé« . Malgré tout, il omet de mentionner la peine principale qui lui a été imposée en première instance, à savoir une année de prison ajustée en assignation à domicile avec surveillance électronique.
Nicolas Sarkozy va même plus loin en accusant directement, et encore une fois, les dirigeants de Bygmalion. Il l’avait déjà fait en première instance où l’ancien dirigeant avait alors critiqué Bygmalion d’avoir « amassé des bénéfices ». Bygmalion a été initiée par des associés de Jean-François Copé, son adversaire qui présidait alors l’UMP.
« Il y a une fraude dans cette affaire, c’est indiscutable. »
Nicolas Sarkozydurant son procès
« Cette fraude a-t-elle été à mon avantage ? Je le réfute énergiquement », atteste-t-il. La juge de la cour lui demande alors si ce système a été « orchestré pour favoriser la victoire du président ». À cette question, il rétorque : « Non Madame. Il a été instauré à l’insu de mon équipe pour enrichir un certain nombre d’individus ». Nicolas Sarkozy souligne alors les dividendes empochés par les dirigeants de Bygmalion et de sa filiale Event et Compagnie : 1 700 000 euros. « Ce n’est pas la somme de 20 millions de dépassement budgétaire », précise la juge.
« Le système de fausses factures était entre l’UMP et les fournisseurs, pas entre l’équipe de campagne et les fournisseurs », ajoute Nicolas Sarkozy qui condamne les « déclarations mensongères » de Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur adjoint de campagne qui a été interrogé jeudi 23 novembre. Proche allié de Jean-François Copé, il décrit de son côté un système « au bénéfice » de Nicolas Sarkozy.
Une campagne financière qui s’élève à 43 millions d’euros
Jusqu’à présent, l’ex pensionnaire de l’Élysée n’était apparu qu’au début de ce procès. Contrairement à ses neuf coaccusés, l’ex-chef de l’Etat n’est pas incriminé pour le système de fausses factures en tant que tel, pensé pour dissimuler l’inflation des dépenses de sa campagne.
Celle-ci a généré un coût approchant les 43 millions d’euros, alors que le plafond légal était fixé à 22,5 millions d’euros. En première instance, Nicolas Sarkozy avait été condamné à une peine d’un an de prison.