À Nanterre, une femme âgée de 75 ans comparaît en justice à partir de mardi, accusée de complicité dans les affaires Estelle Mouzin, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish. Ce procès suscite l’intérêt des experts, car depuis près de vingt ans, l’ancienne épouse du criminel surnommé « l’ogre des Ardennes » présente un profil déconcertant.
Cher Sher Khan,
Je suis prête à obéir à tes ordres avec plaisir, tu le sais. Natouchka veut être utile et seconder son fauve, c’est ce qui me ferait vraiment plaisir. C’est ce que je veux dire…
Durant les années 1980, une correspondance secrète entre Monique Olivier et un détenu de Fleury-Mérogis, Michel Fourniret, tourne à la conspiration criminelle. Monique, âgée de 37 ans, accepte de satisfaire les obsessions de Michel Fourniret pour les jeunes vierges, en échange de sa vengeance contre son ex-mari, qui a la garde de leurs deux enfants. Près de trente ans après, elle comparaît devant la cour d’assises de Nanterre pour complicité dans plusieurs meurtres attribués à Michel Fourniret.
Des experts décrivent Monique comme ayant une personnalité dépendante, avec une faible estime de soi et une capacité décisionnelle limitée. Elle a été élevée à Nantes et a eu une scolarité moyenne. Elle a divorcé de son premier mari, qu’elle accuse de violences et de jalousie, et a laissé la garde de leurs enfants. Elle a rencontré Michel Fourniret après qu’il ait placé une petite annonce dans un journal catholique.
Après plus de 200 lettres échangées, Monique s’installe avec Michel Fourniret à sa sortie de prison. Elle a rempli sa part du marché en jouant un rôle dans les enlèvements et les meurtres de plusieurs jeunes filles. Les experts sont partagés sur sa personnalité, certains trouvant qu’elle a un QI supérieur à celui de son mari, tandis que d’autres voient en elle une complice perverse qui prend plaisir à ces actes.
Certains experts évoquent un respect mutuel au sein du couple, malgré les actes criminels. L’avocat des proches des victimes voit en Monique Olivier une personne égoïste et insensible à la douleur des autres, profitant de la vie qu’elle menait avec Michel Fourniret.
Le procès à venir permettra de mieux comprendre le rôle et la personnalité de Monique Olivier, qui a été impliquée dans certains des crimes les plus horribles du tueur en série Michel Fourniret.