Suite à l’adoption d’un vote pour l’abolition de l’assistance médicale d’État, le Sénat a apporté d’importantes modifications à l’aspect de la normalisation des travailleurs non documentés dans les professions sous pression. Concernant cette question d’immigration, tous les acteurs de toutes orientations politiques font valoir « le bon sens » pour soutenir leurs points de vue.
Au Sénat, le parti conservateur a renforcé le document législatif sur l’immigration. Des discussions houleuses se sont tenues cette semaine. Les débats sont toujours très vifs lorsque la loi traite d’un sujet aussi difficile et sensible sur le plan politique, ce qui est très courant. Cela s’applique également au Sénat, habituellement réputé pour être un endroit paisible. La situation est cependant tendue en raison du problème croissant de l’immigration et de l’essor concomitant de l’extrême droite partout en Europe. En conséquence, cette année, plus que jamais, le parti majoritaire et l’opposition cherchent à revendiquer la même symbolique : chacun s’autoproclame partisan du « bon sens »
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, emploie une expression qu’il répète souvent, voulant « punir les coupables », c’est-à-dire les criminels étrangers qu’il souhaite expulser, et « favoriser les innocents », à savoir les travailleurs non documentés dans les professions à forte demande qu’il envisage de régulariser. Toutefois, son propre sens politique, ou plutôt calculatoire, son besoin d’obtenir le soutien majoritaire, l’oblige à faire des concessions envers la droite qui modifie son texte, par exemple en confiant aux préfets le droit d’accorder des permis de séjour aux sans-papiers, « sur une base exceptionnelle ». C’est avec cette prétendue logique de « bon sens » que la droite, en accord avec l’extrême droite, demande un référendum sur l’immigration. C’est un débat qu’Emmanuel Macron envisage également à long terme, lui aussi pour satisfaire au « bon sens » en sollicitant l’opinion des Français.
Réflexions économiques et attentes du public
La même logique est appliquée par l’opposition. Par exemple, Thierry Marx, président du syndicat des métiers de l’hôtellerie et de l’industrie, soutient l’idée de la régularisation des sans-papiers sans qui son secteur ne peut pas fonctionner. La même préoccupation pousse la gauche à s’élever contre la diminution de l’aide médicale accordée aux sans-papiers, ce qui pourrait entraîner une crise sanitaire dangereuse pour ces derniers et pour le reste du pays, comme cela a été le cas en Espagne il y a quelques années.
Ce principe du « bon sens », brandi par tout le monde, montre que, en matière d’immigration, les dirigeants sont à la recherche d’un cap. Ils cherchent avant tout à s’aligner sur ce qu’ils pensent être les attentes du public. Une tâche difficile, compte tenu du fait que l’opinion publique est divisée, selon les sondages, en fonction des mesures proposées. Cela montre que l’immigration est un sujet complexe qui englobe diverses situations humaines, bien loin de l’approche simpliste des démagogues.