L’initiative législative sur l’immigration sera présentée à la commission juridique ce lundi 27 novembre à l’Assemblée nationale. Les membres de la droite et de la majorité se préparent à un affrontement politique.
Les Républicains en pleine réflexion stratégique
Les représentants Les Républicains au Parlement sont frappés d’une obsession des réunions. Le mardi 21 novembre a été consacré, comme l’a souligné Éric Ciotti à son camp, à l’anticipation du rapport de la commission des lois par rapport à la version amendée du texte par le Sénat. L’objectif ? Évaluer dans quelle mesure la majorité présidentielle modifie le texte pour donner davantage d’arguments à la droite pour s’y opposer. Les Républicains envisagent également la possibilité d’un vote de défiance. Est-ce une démarche à envisager ? Combien de leurs députés sont prêts à y adhérer ? Tous ne sont pas du même avis, certains suggèrent une simple abstention lors du vote de la loi sur l’immigration. « Comment peut-on justifier de faire échouer un texte qui reçoit un accueil favorable auprès des électeurs de droite ? » se plaint un député du parti.
Gérald Darmanin tente de consolider sa majorité
La majorité est également en pleine préparation pour la confrontation. Gérald Darmanin a de nouveau rencontré les députés de la majorité présidentielle mardi. Le ministre de l’Intérieur semble agacé par les critiques concernant un texte jugé trop conservateur et non conforme aux principes du macronisme. Lorsque la députée Stella Dupont, membre de l’aile gauche, a exprimé ses inquiétudes, Gérald Darmanin a réfuté qu’il ait besoin d’être instruit sur le macronisme. Son message principal est le suivant : il faut éviter d’offenser Les Républicains durant les délibérations en commission. Autrement dit, il ne faut pas écarter toutes les modifications apportées par le Sénat pour tenter de trouver un compromis avec la droite, quoique cela semble difficultueux. Une députée de la majorité présidentielle insiste sur le fait qu’il ne faut pas non plus offenser la majorité.
Le ministre de l’Intérieur ne ménage pas ses efforts pour dialoguer avec les membres du Parlement dans le but de rassembler une majorité unie. Mardi 21 novembre, il a invité à déjeuner les membres de « l’amicale sociale », des anciens membres du Parti socialiste, dans le but de prévenir une dissension interne. L’une des participantes est convaincue qu’un « chemin est possible », malgré son caractère « tortueux ». « Darmanin a été incroyable » confie un député, pourtant pas un grand fan du ministre. Mercredi 22 novembre, il continue avec les députés de l’aile droite, les anciens Les Républicains, qui, eux, ne sont pas du tout rebutés par la version du Sénat. En résumé, Gérald Darmanin cherche inlassablement un moyen d’imposer sa loi sans recourir à l’article 49.3.