Les deux auteures recommandent aussi d’intensifier le niveau de supervision des enfants dans les garderies, suite à des révélations concernant des abus dans des institutions privées.
Avec un agenda axé sur le placement du « bien-être de l’enfant » au cœur du dialogue politique, deux parlementaires ont dévoilé un rapport sur le traitement des enfants en bas âge à l’Assemblée nationale le mercredi 8 novembre. Elles proposent expressément l’adoption d’un congé parental d’un an, à partager entre les deux parents, avec une rémunération de 67% du salaire habituel. Dans le système actuel, bien que le congé parental puisse durer un an, le salaire du parent est mis en suspens, alors qu’il reçoit des indemnités.
Le rapport de deux députées, Isabelle Santiago (Parti socialiste) et Michèle Peyron (Renaissance), a été initié en septembre, suite aux révélations de deux livres inquiétants sur l’état des garderies privées. Leur investigation, intitulée « perspectives d’évolution de la prise en charge des enfants dans les crèches », a permis la compilation de ce rapport.
Proposition d’abolition des formations en ligne au CAP petite enfance
En plus de leurs recommandations ci-dessus, les deux députées suggèrent d’étendre le congé maternité pour qu’il soit de 12 semaines post-naissance, au lieu des 10 semaines actuelles pour les deux premiers enfants.
Les suggestions des deux représentantes s’appuient sur les découvertes des neurosciences qui mettent en évidence l’importance cruciale des trois premières années de vie dans le développement et l’acquisition de compétences psychosociales de l’enfant », a déclaré Isabelle Santiago. « Il est essentiel qu’un adulte référent prenne soin de l’enfant à travers des interactions quotidiennes répétitives. »
Dans leur rapport sur les crèches, les deux députées recommandent un taux de cinq enfants par adulte pour les enfants qui peuvent marcher et de trois pour les nourrissons (contre huit et cinq dans la pratique actuelle). Elles suggèrent une réforme de la formation initiale du personnel basée sur les connaissances en neurosciences et plaident pour l’abolition des formations en ligne pour le CAP petite enfance. « Il est déplorable que certaines personnes obtiennent ce diplôme en ligne sans avoir jamais eu à s’occuper d’un bébé », déplore Isabelle Santiago.