L’élue a manifesté beaucoup de reproches concernant le mode de fonctionnement du parti ainsi que de son leader, Jean-Luc Mélenchon. Pénalisée pour une période de quatre mois, elle compare sa mise à l’écart à celle d’Adrien Quatennens.
Raquel Garrido, députée de Seine-Saint-Denis, a subi une punition de la part du bureau du groupe LFI (La France Insoumise) à l’Assemblée nationale suite à ses déclarations concernant le fonctionnement du parti et de Jean-Luc Mélenchon. C’est ce qu’a révélé la France Insoumise le mardi 7 novembre dans un communiqué de presse que 42mag.fr a pu obtenir.
Sanction pour un discours considéré dommageable pour la France Insoumise
La députée a été convoquée et interrogée pendant une heure et demie le lundi. Suite à cette réunion, le bureau a statué que Raquel Garrido ne serait plus autorisée à être porte-parole du groupe lors des interventions parlementaires pendant une durée de quatre mois, selon le bureau de LFI à l’Assemblée. Cela signifie qu’elle n’est plus en mesure de représenter le groupe lors des sessions de questions au gouvernement, par exemple.
Le bureau du groupe parlementaire La France Insoumise lui reproche non pas de défendre ses convictions, mais une série d’actions et de déclarations qui portent préjudice au fonctionnement harmonieux du groupe ou de ses membres. Il fait référence à la propagation d’informations erronées sur le groupe ou ses membres dans les médias, à des attaques personnelles contre plusieurs membres du groupe et à des altercations avec le personnel du groupe parlementaire. Le communiqué n’indique pas les incidents spécifiques en question.
La représentante de La France Insoumise de Seine-Saint-Denis a récemment exprimé dans les médias des critiques sévères envers Jean-Luc Mélenchon. Elle avait notamment déclaré qu’il n’a fait qu’entraver le mouvement. Elle a également déclaré le 22 octobre sur 42mag.fr que « Jean-Luc Mélenchon s’est efforcé de semer la zizanie au sein de notre groupe, des organisations syndicales et des autres partis de la Nupes. »
« Humiliation, colère, honte »
A travers un message sur le réseau social X (ex-Twitter), Raquel Garrido a fait part de sa réaction à cette sanction et s’est décrite comme étant « humiliée » et « en colère » après « la sentence de la Cour pénale insoumise ». Elle soutient que la durée de sa sanction est similaire à celle d' »Adrien Quatennens » suite à sa condamnation pour violence domestique sur son ancienne épouse.
« Je suis mise à l’écart (…) parce que j’ai maintenu ma position sur le principe de non-cumul des mandats (…), parce que j’ai osé critiquer la communication masculiniste d’Adrien Quatennens orchestrée par Sophia Chikirou et soutenue par Jean-Luc Mélenchon, parce que j’ai plaidé pour l’unité du mouvement syndical de la Nupes, et de LFI pendant le grand mouvement des retraites alors que la direction de LFI se contentait de diviser encore et encore », déclare-t-elle.
La députée de Seine-Saint-Denis dénonce des « accusations infondées et diffamatoires ». Raquel Garrido accuse le bureau de la France Insoumise de s’être « autoproclamé autorité disciplinaire dans une tentative déplorable de résoudre des différends politiques par des mesures punitives ». « Je suis honteuse de voir cette dérive du projet politique auquel j’ai consacré 30 ans de ma vie », conclut-elle.