L’organisation a introduit une plainte auprès du Conseil d’Etat, critiquant « l’apathie » du gouvernement face aux disparités dans l’accès aux services médicaux.
Les tensions s’intensifient. Aurélien Rousseau, le Ministre de la Santé, s’est exprimé en soulignant son irritation, le jeudi 23 novembre, lors d’un entretien avec Libération. Cette déclaration fait suite au procès intenté par l’association UFC-Que Choisir qui reproche au gouvernement de ne pas agir face aux zones médicalement dépourvues, qualifiant leurs reproches d’« insoutenables ».
Mardi, l’association a formulé un recours au Conseil d’État pour condamner la « passivité » du gouvernement face à l’accroissement des inégalités en matière d’accès aux médecins de premier niveau, y compris les généralistes, gynécologues, ophtalmologues et pédiatres. Elle demande expressément des actions régulatrices concernant l’établissement des médecins. « Le fait que l’on nous attribue une inaction me dérange. Il est inacceptable de laisser entendre que pour nous, politiques, la vie des gens serait un simple arrière-plan dans lequel nous nous promenons. Je ne suis pas hors-sol », a rétorqué Aurélien Rousseau lors de son entrevue avec le journal Libération.
« Il n’y a pas d’immobilisme »
Concernant les ophtalmologistes, c’est vrai qu’il y a des soucis mais c’est précisément pour cela que nous les avons encouragés à accepter de déléguer certaines tâches aux orthoptistes ! Nous avons également pris des initiatives concernant les soins dentaires, a-t-il fait valoir. Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, il est prévu de généraliser la possibilité d’une régulation dentaire dans les services d’accès aux soins. Il n’y a aucun immobilisme », a-t-il déclaré.
Toutefois, le gouvernement n’est pas du tout d’accord pour contraindre un médecin (…) à s’établir quelque part. Car nous sommes persuadés que le remède serait pire que le mal, et les médecins pourraient alors choisir de changer de profession, a-t-il continué. Interrogé par rapport aux épidémies hivernales, le Ministre s’est par ailleurs félicité du succès de la vaccination contre la Covid-19 : Nous avons enregistré un million de vaccinations de plus que l’année précédente, avec un total de 3,8 millions de doses injectées, dont 75% destinés aux personnes vulnérables, a-t-il précisé.
Quant à la lutte contre la bronchiolite, il a révélé qu’au-delà des 50 000 doses supplémentaires de Beyfortus (prévention administrée aux bébés) commandées à Sanofi pour passer l’hiver dans les maternités, le gouvernement a pu obtenir 20 000 doses supplémentaires de 100 mg pour les enfants de plus de 5 kilos, à destination des pharmacies ».