On a procédé à la mise en examen du sénateur issu de la Loire-Atlantique. Celui-ci est présumé coupable d’avoir administré un narcotique à l’élue Sandrine Josso dans le dessein présumé de commettre une agression sexuelle voire un viol à son encontre.
Suite à la mise en accusation le vendredi 17 novembre au soir de Joël Guerriau, le sénateur de Loire-Atlantique, accusé d’avoir fait ingérer inconsciemment un narcotique à la députée Sandrine Josso dans le but de la violer ou l’agresser sexuellement, son conseiller juridique, Me Rémi-Pierre Drai, a affirmé le samedi 18 novembre lors d’un entretien avec France Bleu Loire Océan que son client a commis une simple « maladresse » et ne projetait pas réellement de faire consommer à son insu la substance incriminée à la députée. Il insiste sur le fait que son client n’est en aucun cas un agresseur sexuel.
Selon Me Rémi-Pierre Drai, le sénateur a révélé « volontairement » durant sa garde à vue, lors d’un face à face avec la victime présumée et devant le magistrat instructeur, qu’il n’a jamais eu l’intention de droguer sa camarade et collègue en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle. C’est une mésaventure, argue l’avocat, expliquant que son client avait obtenu ce produit dont il ignorait le caractère. Il ne réalisait pas que c’était de l’ecstasy. Un individu au Sénat le lui a remis comme un stimulant pendant une période de campagne électorale exigeante, une campagne pour les élections sénatoriales. Il l’avait gardée.
Une campagne pour les élections sénatoriales éreintante
L’avocat évoque le contexte de la campagne pour expliquer l’envie de consommer un stimulant. Le sénateur était épuisé suite à la campagne électorale. Sa conjointe l’avait conduit à la gare de Nantes. C’est un couple très soudé. Le fait d’être à Paris n’est pas toujours évident. Le jour même, il avait perdu son chat. Il avait également rendu visite à un ami qui avait subi une troisième chimiothérapie et qui, à sa connaissance, est décédé au moment où nous parlons. »
Joël Guerriau affirme qu’il avait prévu de prendre ce produit lundi 13 novembre au soir, à la fin d’une journée « particulièrement éprouvante », qu’il l’avait versé dans une flûte à champagne, mais a finalement décidé de « ne pas la consommer ». Il aurait rangé la flûte, sans retirer le produit. Quand il a reçu Sandrine Josso, « il lui a servi du champagne dans cette flûte », oubliant « qu’il avait déposé cette substance dans la flûte ».
Elle a malencontreusement bu dans la mauvaise flûte. C’est simplement ça.
Maître Rémi-Pierre Drai, conseiller juridique de Joël Guerriaufranceinfo
« Joël Guerriau n’avait pas du tout l’intention de faire avaler cette substance. Vous pouvez l’imaginer ? À une députée qu’il connaît depuis une dizaine d’années, avec qui il a toujours entretenu des relations cordiales et qu’il n’a jamais cherché à séduire », insiste conseiller juridique de Joël Guerriau, Me Rémi-Pierre Drai, qui nie formellement tout « piège ou intention de la droguer ». Selon l’avocat, ce récit pourrait « sembler invraisemblable, farfelu, peu importe, mais toutes les vérités ne sont pas nécessairement évidentes ou simplistes. C’est son explication des faits et je n’ai aucun doute sur sa crédibilité. » Il dit également qu’il y a « également pas mal de contradictions dans le récit de l’accusatrice ».