Olivier Marleix est particulièrement surpris que le ministère de l’Intérieur puisse mentionner des cas concrets pour appuyer son discours sur son projet de loi relatif à l’immigration.
Olivier Marleix, qui dirige les députés Les Républicains (LR), a exprimé le mardi 31 octobre sa volonté d’interpeller la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) à propos de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. Il suspecte ce dernier de « récupérer des informations » sur les représentants politiques de droite qui sollicitent des régularisations pour des travailleurs sans papiers auprès des préfectures.
Cette problématique surgit dans un contexte de conflit prononcé sur le projet de loi immigration, objet d’une résistance entre Gérald Darmanin et Les Républicains, qui contestent l’article 3 concernant la régularisation de travailleurs sans-papiers exerçant des « métiers en tension ». C’est dans ce cadre qu’Olivier Marleix s’est étonné de la facilité de Gérald Darmanin à mentionner des cas précis en défendant son projet de loi immigration. Dans une interview sur BFMTV le lundi précédent, le ministre avait invité ses opposants politiques à faire preuve de « cohérence », en mettant en évidence le fait que certains parlementaires de droite « sollicitaient » des régularisations dans leurs régions.
« Si ces informations s’avèrent exactes, c’est un délit »
En réponse lors d’une conférence de presse du groupe LR à l’Assemblée, Olivier Marleix a déclaré : « Je ne renie absolument pas cette démarche. Elle est conforme à la loi actuelle, on n’a nul besoin de l’article 3« . Cependant il a questionné sur le droit de « M. Darmanin à demander aux préfets de récolter des renseignements ? Est-ce que le ministère de l’Intérieur est retourné à sa plus sinistre tradition de ficher les gens ?« .
« Les méthodes de M. Darmanin, que je ne commenterai pas, sont contestables s’il demande aux préfets de lui faire remonter des informations. (…) Je vous confirme que nous interpellerons la Cnil. Si ces informations sont confirmées, cela constitue un délit« , a-t-il dénoncé. Aurélien Pradié, membre du parti LR, avait déjà signalé dans un article du Monde que le cabinet du ministre de l’Intérieur tenait une « liste » sur ce sujet en avril dernier. La première lecture de ce texte est prévue pour le 6 novembre au Sénat et en décembre à l’Assemblée nationale.