Ce long métrage délirant et teinté de paranoïa, qui a été filmé à Lyon et dans ses environs, a été lancé en cinéma le 15 novembre. Avec ce premier film d’une durée considérable, Stéphane Castang s’interroge sur l’omniprésence de la brutalité dans notre civilisation actuelle.
Un Lyon apocalyptique dans « Vincent doit mourir »
Visualisez Lyon submergé par l’apocalypse, où chaque individu croisé de manière inopinée devient agressif et tente de vous éliminer. Vincent, un graphiste urbain ordinaire, ni aimable ni désagréable, vit ce cauchemar. Dans ce scénario, ses collègues, voisins et même son thérapeute s’en prennent à lui. Il s’agit du personnage principal de Vincent doit mourir, joué par Karim Leklou, révélé dans Bac Nord. Le film raconte comment Vincent, constamment confronté à la violence, cherche d’abord à comprendre pourquoi tout le monde veut sa mort. Par la suite, il se résout à braver ses peurs pour rester en vie.
Présenté en theatre depuis le 15 novembre, le film est une réflexion contemporaine qui mélange les genres : satire, suspense, romance, et film d’horreur.
Lyon sous un autre jour
L’intrigue du film a vu le jour à Lyon, suite à cinq semaines éprouvantes de tournage. Les arrondissements de la Croix Rousse, Vaise, Bellecour, le vieux Lyon, la confluence et Gorge-de-Loup ont été au centre de l’action, ainsi que certains lieu marquants du Beaujolais à Theizé, Oullins et Sérézin-du-Rhône. Ces lieux ont offert un cadre idéal pour le parcours chaotique de Vincent.
La réalité perturbante du film pourrait inciter les personnes de moins de 12 ans à fermer les yeux. « La maison du Beaujolais avait presque une allure de western… se battre dans une fosse septique, c’était drôle! C’est en quelque sorte une métaphore de ceux qui luttent pour survivre dans un environnement déplorable, » témoigne Karim Leklou, l’interprète de Vincent.
Une image de la société
Le réalisateur, Stéphane Castang, ne révèle pas l’élément déclencheur de cette violence, laissant le champ libre à l’interprétation : est-ce une critique des réseaux sociaux ou le reflet d’une société où la haine prédomine ? Pour son premier long métrage, Stéphane Castang et le scénariste Mathieu Naert ont allié leurs névroses pour créer une œuvre à la fois effrayante et absurde : « L’absurdité permet de manier avec humour des sujets graves, » explique le réalisateur.
Ce film exceptionnel du cinéma français force le public à faire face à une réalité souvent tu : l’omniprésence de la violence. Des sujets lourds d’actualité comme la guerre, le burn-out, le terrorisme et diverses formes de violence sont abordés.
Les personnes sensibles… vous êtes prévenues !