Les sociologues, Claude Martin et Irène Théry, ainsi que la chercheuse affiliée au CNRS, Agnès Martial, ont quitté brusquement la commission scientifique initiée par Aurore Bergé.
Le premier jour de réunion de la commission scientifique sur la parentalité initiée par Aurore Bergé, la ministre des Solidarités et des Familles, a été marqué par une série de démissions. Claude Martin et Irène Théry, deux sociologues, ainsi qu’Agnès Martial, chercheuse au CNRS, ont décidé de quitter la commission, comme l’a révélé Irène Théry au quotidien Le Monde.
L’article recommandé pour approfondir le sujet est : « Pour les parents fautifs, le soutien aux familles est préférable à la surveillance et à la punition », par le psychiatre Serge Hefez.
Les raisons avancées pour cette démission portent sur les déclarations d’Aurore Bergé dans La Tribune Dimanche le 10 décembre. La ministre avait présenté la recherche des scientifiques comme une manière de réagir aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un tir de police à Nanterre le 27 juin 2023. Irène Théry, dans Le Monde, a exprimé le regret des démissionnaires quant à l’adoption d’une politique punitive et également la confusion entre les politiques et les chercheurs.
« Notre approche est proactive »
Plus tôt ce même lundi, sur Franceinfo, Hélène Roques, la co-présidente de la commission sur la parentalité, avait critiqué une des premières actions de la ministre des Solidarités et des familles. Aurore Bergé avait annoncé dans Tribune Dimanche la mise en place de travaux d’intérêt général pour les parents reconnus comme défaillants. Une mesure regrettée par Hélène Roques, qui l’a qualifiée de dangereuse pour le rapport parent-enfant et contraire à l’objectif de la commission visant à soutenir la parentalité. « Notre orientation, c’est l’anticipation. Intervenir avant les crises sociales », avait-elle ajouté.
Le 10 novembre, le second co-président de la commission, le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez, avait également exprimé sa distance par rapport à la mesure proposée par la ministre, lors d’une interview sur Franceinfo. Selon lui, le but devrait être de tendre une main secourable aux familles en difficulté plutôt que de les surveiller ou de les sanctionner.
La commission sur la parentalité a pour mission, après six mois d’études, de suggérer des solutions pratiques pour répondre aux enjeux de la parentalité, comme l’a souligné Aurore Bergé. En ce sens, Serge Hefez propose de remettre au goût du jour des lieux inspirés des Maisons vertes de Françoise Dolto, apparues en 1979, pour fournir » une aide naturelle à la parentalité quand les parents se trouvent submergés par la situation ».