Acteur, chanteur et musicien de jazz à la fois, Guy Marchand sera éternellement identifié par les spectateurs de télévision et du cinéma comme l’inoubliable détective Nestor Burma, un rôle qu’il a tenu dans la série qui tire son origine du personnage créé par Léo Malet. Néanmoins, il faut se rappeler de lui également pour son interprétation de personnages secondaires mémorables sur le grand écran comme celle du néanmoins marquant inspecteur Belmont dans le fameux « Garde à vue ».
Guy Marchand, artiste aux multiples facettes, est décédé le 15 décembre à l’âge de 86 ans. Sa contribution au monde du cinéma et de la musique était significative, grâce à sa carrière éclectique et passionnante. Il s’agit d’un acteur et personnage vibrant, qui a laissé sa marque à travers une série de rôles mémorables, que ce soit sur grand écran ou à la télévision. Nous vous proposons un aperçu de certains rôles qui l’ont rendu célèbre.
Son aventure avec « Nestor Burma », la série
La vie de Guy Marchand a croisé le chemin de Nestor Burma, le personnage fictif, pour la première fois en 1982. C’était dans le film « Nestor Burma, détective de choc », dirigé par Jean-Luc Miesch et mettant en vedette Michel Serrault. De 1991 à 2003, il a reçu la charge du personnage dans la série télévisée diffusée sur Antenne 2, puis France 2. Sa performance en tant que détective au chapeau sombre et à l’attitude désinvolte est devenue emblématique. Il s’identifiait lui-même à ce personnage audacieux, malgré sa propre timidité.
Léo Malet, l’auteur de la série originale de romans sur lesquels le film et la série sont basés, était très attaché à Marchand en tant qu’interprète de Burma. Marchand a réussi à capturer l’essence du détective blasé, solitaire, luttant contre le crime et se déplaçant avec aisance entre les mondes contrastés des voyous de banlieue et des riches du quartier chic.
Participation évidente à « Cousin, cousine » (1975)
« Cousin, cousine », un film français réalisé par Jean-Charles Tacchella, qui a connu un grand succès en France et aux États-Unis, est l’un des nombreux films dans lesquels Marchand a joué. Il raconte une histoire d’adultère ouverte et joyeuse entre une femme et son cousin, à l’insu de leurs conjoints respectifs. Marchand incarne Pascal, un coureur de jupons buté, entouré d’une excellente distribution qui comprend Marie-France Pisier, Marie-Christine Barrault et Victor Lanoux.
L’importance de son rôle dans « Garde à vue » (1981)
« Garde à vue » est un film important de la carrière de Marchand. On y voit le personnage de Michel Serrault, un notaire respecté, accusé de l’assassinat de deux fillettes et conduit au poste de police pour interrogatoire par Lino Ventura et Guy Marchand, convaincus de sa culpabilité. Marchand, qui joue le rôle d’un flic impétueux, a reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1982 pour sa performance.
Sa prestation émouvante dans « Dans Paris » (2006)
« Dans Paris », un film de Christophe Honoré, est une autre étape marquante de la carrière de Marchand. Il joue le rôle du père de Romain Duris et Louis Garrel. Les deux fils luttent contre leurs propres démons – le premier est déprimé après une séparation douloureuse, et le second tente de masquer sa détresse en menant des liaisons frivoles. Marchand, au centre de tout cela, tente de rétablir la situation en consolant sa famille.
Apparition notable dans « L’arbre et la forêt » (2010)
Marchand s’est illustré dans « L’Arbre et la Forêt », un drame réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Le film traite d’un sujet sensible, la déportation et la vie d’un homosexuel alsacien, Pierre Seel (représenté par Frédérick Muller dans le film, un rôle joué par Marchand), qui a été emprisonné dans le camp de Schirmeck. La contribution exceptionnelle de Marchand au film lui a valu une reconnaissance critique, culminant avec le Prix Jean-Vigo avant sa présentation à la Berlinale en 2010.