Formé en tant que cinéaste en Union soviétique, Otar Iosseliani, natif de Géorgie, a élu domicile en France à partir des années 80. C’est là qu’il a introduit un style de cinéma singulier et non conventionnel, qui puise son inspiration dans le travail de Jacques Tati et de René Clair.
Otar Iosseliani, réalisateur originaire de Géorgie et naturalisé français, est décédé durant la nuit de samedi à dimanche en Géorgie, âgé de 89 ans. C’est ce que nous avons appris de Régine Vial, la distributrice française de ses films, de la société Les Films du Losange.
Originalité et non-conformisme
Otar Iosseliani est né à Tbilissi et a étudié à l’Institut du cinéma VGIK à Moscou durant les années 1950. Il se démarquait déjà à cette époque par sa créativité, son esprit rebelle et par son approche amusée, caractéristiques qui allaient définir ses futures œuvres. Ses premières réalisations en Géorgie – La Chute des feuilles, Il était une fois un merle chanteur, Pastorale – lui ont valu une reconnaissance internationale. Sa collaboration étroite avec deux réalisateurs de renom, René Clair et Jacques Tati, l’a rapproché de la France, où il s’est installé pour de nombreuses années.
C’est en France qu’il réalise Les Favoris de la lune, suivi de La Chasse aux papillons, Brigands Chapitre VII et Adieu, plancher des vaches !, qui a remporté le Prix Louis-Delluc en 1999. Grâce à ce succès, en 2000, Otar Iosseliani a été désigné président du jury de la Caméra d’or, une distinction qui récompense le meilleur premier film de l’une des sections du Festival de Cannes. « Notre profession est assez rigoureuse et difficile pour que nous abordions notre travail avec désinvolture », affirmait Otar Iosseliani. « J’aspire à ce que mes films soient offerts en cadeau, un cadeau destiné à quelqu’un que je ne connais pas mais qui partage forcément les mêmes idées que moi ». « Ma conception du bonheur, c’est lorsqu’une personne réussit à bien exprimer une idée que j’avais également en tête : tu visionnes un film, tu lis un livre et tu te dis: quelle satisfaction, il a la même pensée que moi! », aimait-il ajouter.