Au cœur des étendues arides de Jordanie, l’objectif premier du chef de l’État est de privilégier les militaires luttant au nom de la France. Cependant, son esprit est déjà tourné vers ce qui vient après.
Suite à l’adoption de la législation relative à l’immigration et en dépit de la controverse entourant Gérard Depardieu, Emmanuel Macron, en visite en Jordanie, a pu prendre un peu de recul. Ce jeudi 21 décembre, le président français s’est entretenu avec le roi Abdallah II avant de partager le traditionnel dîner de Noël avec les forces militaires françaises stationnées à l’étranger.
Le chef de l’État voulait consacrer ce moment aux Français qui choisissent de risquer leurs vies pour servir le pays, comme il aime le souligner. Au menu, pâté en croûte, saumon fumé, volaille des Landes et dessert chocolat-noisette. Cependant, malgré son sourire chaleureux, Emmanuel Macron avait en tête les problèmes politiques en cours en France.
Vers un nouveau projet politique en 2024
Le président reste persuadé de la nécessité de la loi sur l’immigration malgré les controverses. Il estime qu’abandonner cette réforme aurait été une erreur, tenant à rappeler que « le pays n’a pas soudainement basculé dans une dictature ». À ses yeux, la réduction des aides sociales n’est pas contraire aux valeurs républicaines, malgré ce que certains peuvent affirmer, comme il l’a souligné durant l’interview télévisée « C à vous » mercredi soir.
En revanche, Emmanuel Macron considère que demander une caution financière aux étudiants étrangers est une mauvaise idée. Il pense que le Conseil constitutionnel va rectifier cette mesure excessive. Par ailleurs, il qualifie dans l’intimité la stratégie du RN de « coup du sombrero ».
Certains membres du gouvernement ont exprimé leur intention de démissionner, dont la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau. Mais le président déteste les ultimatums et seulement un ministre, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé, a franchi le pas. Pour ceux qui hésitent, Macron les accuse presque de lâcheté. En 2024, il veut constituer une équipe gouvernementale prête à se retrousser les manches pour un nouveau projet présidentiel.
Emmanuel Macron veut pour la première fois sanctionner les colons israéliens
Pour la troisième fois en peu de temps, Emmanuel Macron visite le Proche-Orient. Avant de célébrer Noël avec les militaires français basés au Levant, le président a fait halte à Aqaba, au sud de la Jordanie, en compagnie du roi Abdallah II. La Jordanie est un partenaire stratégique important pour la France et un point névralgique pour l’aide humanitaire. Le président français a profité de cette occasion pour commenter la situation tragique à Gaza.
« Chaque jour qui passe sans trêve impacte l’avenir de la région. »
Emmanuel Macronà 42mag.fr
Pour la première fois, le président français appelle à sanctionner les colons en Cisjordanie pour éviter une escalade de la violence. Il condamne aussi les attaques des rebelles yéménites Houthis en mer Rouge, qu’il juge inacceptables.
Le déplacement présidentiel est également riche en enjeux internationaux, domaine où Emmanuel Macron se sent particulièrement à l’aise selon son entourage. Parmi les sujets abordés : le retrait progressif des troupes françaises du Sahel et la guerre en Ukraine. Soutenant fermement que « la Russie ne doit pas l’emporter », Emmanuel Macron prévoit de se rendre à nouveau en Ukraine, peut-être dès février 2024.