Le leader du parti Les Républicains réclame la mise en place de la rétention de sûreté pour les personnes identifiées comme dangereuses par les services de renseignement, les qualifiant de « mine potentielle pour notre société ».
Éric Ciotti, le chef du parti Les Républicains, présentera le 7 décembre un amendement visant à instaurer une mesure de rétention de sûreté, spécifiquement pour les individus inscrits sur la liste ‘S’, dans le contexte de la proposition de loi constitutionnelle introduite par Les Républicains, centrée sur « la souveraineté de la France, la nationalité, l’immigration et l’asile », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse le mercredi précédent. Le projet de loi sera débattu lors de la session LR à l’Assemblée nationale.
« Je vais présenter un amendement qui prévoit la mise en place de mesures de prévention du terrorisme dans notre Constitution. Si cet amendement est adopté, des réglementations concernant la rétention de sûreté, ou la rétention administrative, pourraient être prises à l’encontre des individus reconnus et signalés par nos services de renseignements pour leur dangerosité avérée, y compris ceux qui ont fait de la prison et pour qui on soupçonne des intentions de commettre des actes de violence. L’attaque récente près de la Tour Eiffel était perpétrée par un homme déjà connu et identifié. », a déclaré Éric Ciotti lui-même.
« Une réforme de la Constitution » est nécessaire, selon Éric Ciotti
Éric Ciotti se réfère à une « mesure de sûreté » pour les personnes fichées ‘S’ en expliquant l’importance de son amendement. « La rétention de sûreté, même temporaire, d’un citoyen français radicalisé, est une mesure privative de liberté qui pourrait s’appliquer non seulement aux personnes déjà condamnées pour terrorisme mais aussi à ceux fortement soupçonnés d’être prêts à commettre des actes de violence ». Le député insiste sur le fait que « le Conseil constitutionnel risque de la déclarer inconstitutionnelle », d’où la nécessité selon lui d’une « réforme de la Constitution ». Il estime aussi que « nous n’avons pas à notre disposition les outils nécessaires pour garantir une plus grande sécurité à nos concitoyens » et il faut pouvoir s’adapter à une « menace croissante, surtout en vue des prochains Jeux Olympiques ».
Un projet de loi similaire sera également suggéré par la droite au Sénat. Bruno Retailleau, leader du groupe Les Républicains au Sénat, a annoncé sur X (ex-Twitter) leur intention de « présenter un texte visant à élargir la rétention de sûreté aux condamnations pour terrorisme. Ces individus dangereux doivent être étroitement surveillés ».