Ce vendredi, l’annonce officielle de la France concerne la fermeture, pour une durée non spécifiée, de son ambassade située à Niamey, la ville principale du Niger. Cet événement accentue davantage la distance entre ces deux nations qui vivent des tensions relationnelles depuis l’incident politique survenu en juillet dernier.
La France a finalisé son retrait militaire du Niger, répondant à la demande de la junte qui dirige Niamey. De plus, le 22 décembre, Paris annonce la clôture de son ambassade à Niamey. Il s’agit sans aucun doute de la fin des relations bilatérales entre les deux nations, un événement qui n’était guère surprenant. En effet, celà avait été prévu depuis plusieurs mois, en raison de la forte pression exercée entre la France et le Niger depuis le renversement du président Bazoum par un coup d’État au début de l’été.
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Le 22 septembre, Emmanuel Macron avait déclaré le retrait total de toutes les forces françaises stationnées dans le pays, dont la situation était devenue insurmontable sur le terrain. Ce départ était exigé par la junte en charge. Par conséquent, l’équipement et les soldats ont été évacués par avion en France et par voie terrestre vers le Tchad voisin au cours de ces dernières semaines.
La rupture avec Niamey pose un défi pour la lutte contre le jihadisme dans la région, notamment car elle fait suite au retrait des forces militaires françaises du Mali et du Burkina Faso. Depuis 2013, la France était présente au Sahel et avait déployé jusqu’à 5500 soldats dans le cadre de l’opération Barkhane. Paris avait réussi à déployer des forces spéciales européennes avec le soutien des Américains qui fournissaient des renseignements et un soutien logistique. Les États-Unis ont encore une base de drones dans le pays, à Agadez.
L’action militaire française en Afrique subit donc un recul considérable. Les deux dernières bases pour l’armée française sont le Tchad avec sa base aérienne de N’Djaména, et le Bénin.
L’expansion de l’influence russe dans la région
Cela reflète également la baisse de l’influence politique française au Sahel, car le retrait militaire est accompagné de la fermeture de l’ambassade de France à Niamey. De manière exceptionnelle, cette mesure n’avait pas été utilisée avec le Mali et le Burkina Faso, deux pays également dirigés par des juntas militaires, avec lesquels les relations sont également tendues.
L’effacement de la France au Sahel coïncide avec une augmentation de l’influence russe. Un accord de défense a été signé début décembre entre la junte qui dirige le Niger et Moscou. Parallèlement, les généraux nigériens ont critiqué des accords de coopération militaire avec l’Union européenne. De leur côté, le Mali et le Burkina Faso se sont également rapprochés des Russes en se détachant des Occidentaux.