Suite à une période de sept jours marquée par l’incertitude et des questionnements à la suite de l’adoption de la loi sur l’immigration, le gouvernement a désormais interrompu ses activités pour une pause. Quelques-uns des représentants de la branche exécutive se posent la question de savoir s’ils conserveront encore leur poste à la rentrée, alors que l’éventualité d’une redistribution des cartes au sein du gouvernement se fait de plus en plus sentir dès l’aube de l’année 2024.
Est-ce la fin pour eux ? Le gouvernement est en ce moment en « pause chocolatier », après l’épisode éprouvant autour de la proposition de loi sur l’immigration. Beaucoup espéraient un répit avec les vacances, avoir du répits sous l’orage. Toutefois, viennt janiver 2024, comment seront-ils abordés ?
La possibilité d’une rotation gouvernementale fait la une dans la sphère Macron et certains se questionnent sur la durée de leur mandat et, dans l’affirmative, quel sera leur rôle. Comme d’habitude dans les hallways vides des ministères durant les vacances, tout semble incertain. « Je suis complètement perdu », avoue un conseiller gouvernemental à 42mag.fr.
Certains ministres ont déçu l’Élysée en « perdant les pédales »
Suite à l’adoption de la proposition de loi sur l’immigration, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a présenté sa démission. Agnès Firmin-Le Bodo, choisie pour le remplacer en intérim, est impliquée dans une affaire de cadeaux indus. Pendant le vote sur l’accord sur l’immigration, une demi-douzaine de ministres, remplis d’incertitudes, ont déçu le président en « perdant les pédales ».
Lors d’une interview donnée à France 5, Emmanuel Macron décrit sa ministre idéale à son exemple. Pour lui, c’est Gabriel Attal, son accompagnateur de longue date, capable de se démarquer et de se promouvoir. Dans les rangs, la plupart de ses collègues sont conscients qu’ils ne sont pas dans la même ligue. Si le patron décide qu’il souhaite un gouvernement plus resserré, leur avenir n’est pas certain.
Alors que François Bayrou, le conseiller de toujours, parle du besoin d’initiatives nouvelles et plaide pour une « renouvellement » dans le Journal du dimanche, un ministre évoque le besoin de clore une première tranche complexe du quinquennat, après la réforme des retraites et le texte sur l’immigration. « Il est impossible de continuer comme si de rien n’était », explique un autre après les agitations du vote à l’Assemblée. « La motion de rejet a signé la fin de la stratégie de cabotage parlementaire, où nous progressons au cas par cas », estime un troisième.
Tous auront les yeux rivés sur les voeux d’Emmanuel Macron
Tous s’accordent pour dire qu’un renouveau est nécessaire et questionnent la capacité de la Première ministre à incarner ce nouveau souffle. « Pas de crise politique », assurait Élisabeth Borne la semaine passée, mais « un peu en mode autruche », ironise un conseiller du pouvoir. « Le fait est qu’elle n’a pas d’égo blessé, qu’elle est prête à mettre sa fierté de côté, et qu’un remplaçant aussi résilient et endurant sera difficile à trouver », souligne l’un de ses défenseurs au sein du gouvernement.
Dimanche soir, tous suivront les voeux du président. Emmanuel Macron a déjà déclaré leur volonté d’offrir à la France de nouveaux défis et une nouvelle direction, en continuité avec sa devise « Libérer, protéger, unir », qui a été son leitmotiv depuis le printemps 2018, bien avant toutes les crises (gilets jaunes, Covid-19, Ukraine, majorité relative). Il affirme vouloir poursuivre le combat pendant trois ans et demi. Il devra rapidement préciser avec qui.