Mardi, lors de son procès devant les assises des Hauts-de-Seine, la prévenue âgée de 75 ans a été interrogée pour la première fois sur les faits. Malgré les questions posées, elle n’a pas donné beaucoup de détails concernant les meurtres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.
L’accusée Monique Olivier a témoigné mardi 5 décembre devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine à Nanterre. Elle a révélé son opposition aux mots « cadavre », « gamine » et « éjaculer ». Elle préfère utiliser des mots comme « corps », « jeune fille » ou « partir trop vite ». Les victimes deviennent pour elle des « témoins » de leur propre agonie. Son ex-mari, Michel Fourniret, les faisait « disparaître » pour éviter qu’elles ne parlent après qu’il ait « profité » d’elles. Malgré les corrections du président de la cour, Didier Safar, elle utilise des euphémismes pour décrire les violences.
Lors de son interrogatoire, Monique Olivier se réfugie régulièrement derrière sa mémoire « embrouillée » et sa difficulté à se « souvenir de tous les détails ». Elle affirme « confondre » et « faire des mélanges » entre les victimes. Pour le premier meurtre, celui de Marie-Angèle Domèce, elle évoque le terrible scénario dans lequel elle a été impliquée. Elle confirme qu’elle n’a pas assisté à l’acte et assure qu’elle ne sait pas où le corps a été enterré.
Pour le deuxième meurtre, celui de Joanna Parrish, Monique Olivier admet avoir accompagné son ex-mari au rendez-vous. Elle était dans une fourgonnette pendant que la jeune femme était violée et tuée. Elle explique sa passivité en expliquant qu’elle « écoutait ce qu’il [Michel Fourniret] demandait de faire ».
Au cours de l’interrogatoire, Monique Olivier semble persister dans une confusion entre les différents crimes. Elle avoue qu’elle est incapable de se souvenir de certains détails et exprime des remords. Lorsque le visage de Joanna Parrish lui est présenté, elle se montre particulièrement émue et regrette ce qui est arrivé à la jeune femme. Mais quelques instants après, elle ne se souvient plus de son nom.
Ainsi, Monique Olivier a tenté de défendre sa position en expliquant qu’elle n’avait agi que par obéissance et qu’elle n’avait pas participé activement aux meurtres. L’audience a mis en lumière la complexité et la confusion dans laquelle elle semble être piégée, entre regains de mémoire et amnésie. La vérité semble être un concept mouvant au cours de son témoignage, alors qu’elle peine à départager les différents événements qui ont marqué sa vie aux côtés de Michel Fourniret.