Le début des congés de Noël est annoncé pour ce vendredi soir et les individus de Renaissance s’impatientent pour cette période de répit. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’ils seront délivrés de la question de l’immigration à leur retour.
« Noël représente une occasion unique de prendre du recul et de réfléchir, » déclare un ministre. Cette pause sera particulièrement bienvenue pour la majorité présidentielle au lendemain de la loi sur l’immigration. Lorsqu’on évoque la « trêve des confiseurs », on remarque un soulagement tangible et une attente indubitable.
Certains députés ayant voté contre la loi auront l’occasion de faire face à leur « tristesse » et à leur « colère ». Le gouvernement prendra du repos, mais certains surveilleront l’opinion publique : « Que vont retenir les Français de ce chaos ? » se demande un conseiller.
Anticipation de la censure de certaines mesures en janvier
Les nouveaux soutiens d’Emmanuel Macron espèrent repartir du bon pied après les fêtes, mais le dossier de l’immigration restera ouvert. Le chef d’État souhaitait clôturer tous les débats avant Noël pour pouvoir passer à autre chose en janvier. Cependant, le Conseil constitutionnel nécessite un mois pour rendre ses décisions.
Ainsi, on s’attend à des rebondissements en janvier. C’est le cas si les membres du Conseil censurent certaines dispositions ou si au contraire, ils ne le font pas, à propos de la garantie pour les étudiants étrangers, par exemple. Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont donné leur parole à la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, de réexaminer la mesure en rejetant sa démission le mercredi 20 décembre, au sortir du conseil des ministres.
Le débat de l’AME et la question du remaniement
Il est aussi question de l’Aide médicale d’État (AME). La Première ministre a promis par écrit une réforme au président du Sénat Gérard Larcher pour début 2024. C’était l’un des termes de l' »accord » conclu entre le gouvernement et les Républicains sur la loi relative à l’immigration. Mais au sein de la majorité, certaines personnes s’irritent à la mention de l’« AME ». Il est hors de question de « remettre de l’huile sur le feu, parlons plutôt d’égalité des chances », implore un député. « Assez, on en a assez » s’énerve un autre, « Borne a promis, mais combien de temps restera-t-elle Première ministre, pour commencer ? ». La question du remaniement revient, sans qu’on sache encore si le président va tout rejouer ou non.
La période de repos sera l’occasion de mûrir certaines pensées. Un dirigeant de la majorité prévient que, qu’il y ait un changement de gouvernement ou non, « il serait irresponsable de ne pas tenir notre engagement sur l’AME, nous avons besoin des Républicains sinon nous risquons un rejet systématique de toutes les lois ! ». Mais un conseiller répond : « Les Républicains nous ont usés, donc rien de révolutionnaire ne sera fait sur l’AME ». Un ministre espère qu’avec un « programme solide sur tous les autres points », les conséquences de la loi sur l’immigration seront reléguées au rang de « sujets mineurs ».