L’industrie de l’électricité automobile augmente en popularité en France, mais reste nettement derrière celle de la Norvège. Dans ce pays nordique, plus de 80% des nouvelles voitures achetées sont des modèles électriques, une réalité largement soutenue par des stimulants financiers.
Le 5 décembre à la Conférence des Parties ou COP28, la problématique centrale sera la transition énergétique et spécifiquement le défi de l’abandon des énergies fossiles. La question est notamment de savoir comment réduire le recours au pétrole qui est massivement utilisé dans les transports, un secteur qui contribue largement aux émissions de gaz à effet de serre et donc au réchauffement climatique. Parmi les solutions envisagées, celle de la conversion vers des véhicules électriques est primordiale.
En France, le marché de l’électrique est en croissance avec près d’une voiture neuve sur cinq vendue qui est électrique. Cela reste néanmoins loin de la Norvège qui se place en tête avec plus de 80% de voitures neuves électriques. Le pays encourage fortement cette mutation en offrant de nombreux avantages financiers à ceux qui se convertissent à la voiture électrique.
Eric Dubern, un français de 46 ans vivant à Oslo, est passé à l’électrique il y a une dizaine d’années. Il explique que la baisse substantielle des taxes sur l’achat a rendu le prix des voitures électriques très attractif en comparaison des voitures à moteur thermique.
La diminution progressive des avantages de la voiture électrique
Cependant, Eric Dubern signale que ces avantages sont progressivement réduits. »Il n’y a plus les parkings gratuits, le rechargement gratuit dans les rues d’Oslo, l’accès aux voies de bus« , se rappelle-t-il. Malgré ces restrictions, le coût de la recharge reste abordable. Une recharge nocturne, qui permet de faire 400 kilomètres, lui coûte une vingtaine d’euros. C’est notamment avantageux dans un pays comme la Norvège où l’essence est très chère, même si le pays est producteur de pétrole.
Parallèlement, le réseau de bornes de recharge a beaucoup évolué ces dernières années en Norvège. Eric Dubern précise : »En déposant un enfant à un match de handball par exemple, vous pouvez aisément recharger 150 kilomètres« . Il note également que le rechargement rapide est de plus en plus répandu, nécessitant une pause de seulement une vingtaine de minutes.
L’objectif ambitieux de la Norvège est qu’en 2025, toutes les voitures neuves vendues soient à faibles émissions. Pour atteindre cet objectif, l’Association des propriétaires de véhicules électriques en Norvège préconise en premier lieu de ne pas supprimer trop rapidement les avantages financiers accordés aux particuliers.
Cependant, cette année, la TVA a été réinstaurée pour les voitures électriques les plus chères, soit celles dont le prix dépasse environ 45 000 euros. Le pays a également introduit une nouvelle taxe basée sur le poids des véhicules.
Les revenus des péages financent des projets
Petter Haugneland, porte-parole de l’association, met en garde contre une augmentation du coût d’achat trop rapide des voitures électriques. Il plaide aussi pour des mesures d’accélération de la transition vers l’électrique pour les véhicules professionnels.
L’augmentation du nombre de véhicules électriques pose également la question des péages, principal moyen de financer les travaux d’infrastructures de transport. Avec plus de voitures électriques sur les routes, qui bénéficient d’un tarif réduit, les recettes des péages diminuent. C’est un casse-tête pour les villes comme Oslo, qui peine à boucler son budget tout en voulant encourager la transition vers des véhicules moins polluants.