Après les déclarations faites par le comédien lors de son interview sur Complément d’enquête, le reportage du magazine reconnu, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a déclaré qu’un processus serait mis en place pour juger s’il était toujours digne de retenir sa Légion d’honneur.
Il y a 27 ans de cela, Gérard Depardieu était décoré de la Légion d’honneur, la plus prestigieuse des distinctions françaises, des mains de Jacques Chirac. Le tout sous les acclamations de personnalités telles que Line Renaud et Jean Marais. Aujourd’hui, l’acteur iconique est en situation délicate, faisant l’objet de mise en examen pour agression sexuelle et viol. Récemment, le périodique Complément d’enquête a mis en lumière des séquences inédites, filmées au cours d’un déplacement de Gérard Depardieu en Corée du Nord. Celles-ci attestent de commentaires obscènes de la part de l’acteur à l’endroit des femmes. La ministre de la Culture, par le biais d’un communiqué de presse, a déclaré que ces remarques ne sont pas en accord avec les principes de la Légion d’honneur ce qui pourrait engager une procédure à cet égard.
Sanctions envisageables : exclusion, suspension ou blâme
Dans un délai court suivant les dévoilements portant sur les agissements de Depardieu, l’Ordre national du Québec a révoqué l’appartenance de l’acteur. En terre française, les textes réglementaires de la Légion d’honneur prévoient que tout comportement contraire à l’honneur peut donner lieu à des sanctions diverses, allant d’un blâme à une exclusion, en passant par une suspension. C’est le sort qui a été réservé à Claude Guéant, ex-ministre, et Isabelle Balkany, ancienne élue, qui ont tous deux été condamnés à des peines de prison ferme. En ce qui concerne les ressortissants étrangers, seule la soustraction de la distinction est envisageable. En vue d’un tel dénouement, on peut citer les exemples du producteur américain de cinéma Harvey Weinstein, reconnu coupable de viol et agression sexuelle, ou du cycliste Lance Armstrong, mis en cause dans une affaire de dopage, tous deux déchus de leur Légion d’honneur.