Thierry Fiorile et Matteu Maestracci nous présentent les nouveautés à l’affiche cette semaine : « Perfect Days » réalisé par Wim Wenders et « Le temps d’aimer » sous la direction de Katell Quillévéré.
Presque quatre décennies après la réalisation de son documentaire Tokyo-Ga consacré au réalisateur Yasujirō Ozu, Wim Wenders nous invite une nouvelle fois au Japon pour suivre le quotidien d’un homme âgé et solitaire, occupé à entretenir les toilettes publiques.
Contre toute attente, ce récit de vie ordinaire révèle une beauté singulière. Les toilettes, loin d’être quelconques, sont l’oeuvre de grands architectes, conçues à la demande de la ville de Tokyo où elles portent une dimension sociale forte et méconnue de notre regard occidental.
Les actions du vieil homme sont méticuleusement répétitives, entre moments de lecture, photographie quotidienne et écoute de cassettes audio dans son véhicule, jusqu’à l’arrivée impromptue de sa nièce, jeune adolescente en fugue, qui ravive des souvenirs lointains. Perfect Days est une véritable ode à la simplicité et à l’épure, une invitation au recueillement et à la méditation.
L’ère de l’amour par Katell Quillévéré
Nous connaissons déjà Katell Quillévéré pour ses films Suzanne et Réparer les vivants mais également pour sa collaboration à la réalisation de la série très appréciée Le Monde de demain, relatant l’émergence du hip-hop en France.
Aujourd’hui, elle s’intéresse au parcours d’un couple de l’après-Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin des années 60. Au commencement du film, nous faisons la connaissance de Madeleine, interprétée par Anaïs Demoustier, sanctionnée à la Libération pour une relation avec un soldat allemand. De cette liaison naîtra un garçon, Daniel. Plus tard, alors qu’elle travaille dans une auberge de Bretagne, Madeleine rencontre François, joué par Vincent Lacoste, un jeune homme issu d’une famille aisée, timide et défavorisé par la polio.
La rencontre inattendue de deux âmes marquées par les aléas de la vie, chacune portant son lot de secrets, donne naissance à une histoire d’amour construite avec patience et émouvante de résilience.