Au cours de sa visite à Lorient pour dialoguer avec des marins-pêcheurs, le leader du Rassemblement National a pointé du doigt le rôle du Président de la République dans la situation de détresse que vivent actuellement les agriculteurs.
La tension monte et la question de la résolution de la crise est sur toutes les lèvres.
La disparition tragique d’une agricultrice et de sa fille lors d’un incident sur un point de protestation à Pamiers (Ariège) a endeuillé la nation. Toutefois, la manifestation d’agriculteurs se poursuit le mercredi 24 janvier dans tout le pays, avec la mise en place de blocages routiers pour faire pression sur le gouvernement de Gabriel Attal. Celui-ci tente de trouver des solutions rapides aux revendications qu’il estime justes.
Sur le plan politique, la situation est aussi tendue. Comme lors des Questions au gouvernement du mardi à l’Assemblée, le Premier ministre, Gabriel Attal, a critiqué la gauche et le Rassemblement national, décriant des « larmes de crocodile versées pour nos agriculteurs ». Il a également visé les élus du Rassemblement national, les accusant d’encourager une sortie de l’Union européenne.
« Vos larmes versées pour nos agriculteurs ressemblent souvent à des larmes de crocodile! » accuse Gabriel Attal, s’adressant à la Nupes.
Il critique l’opposition pour avoir dépeint les agriculteurs comme des « criminels, des pollueurs de nos terres, des tortionnaires de leurs animaux ».
« Votre leader est actuellement avec les pécheurs », a-t-il ajouté, s’adressant aux députés du Front National. « Alors qu’aujourd’hui, on parle beaucoup des pêcheurs en colère et anxieux, exprimant leurs revendications, on ne voit pas M. Bardella, mais on voit Mme Lysiane Métayer, députée de la majorité actuelle [macroniste], qui elle n’était pas en vacances! » a-t-il ajouté, provoquant l’outrage des membres du RN.
En parallèle, Jordan Bardella répondait de Lorient, dans le Morbihan : « Monsieur Macron devrait faire preuve de plus d’humilité car il est pour beaucoup dans la colère des agriculteurs », a-t-il déclaré à plusieurs journalistes qui suivaient son déplacement.
« Quand on soutient le Green Deal [Pacte vert pour l’Europe], quand on soutient l’écologie punitive, quand on vote les accords de libre-échange au Parlement européen, on ne peut pas ensuite venir mettre la main sur l’épaule des agriculteurs après les avoir poignardés à Bruxelles »
-Jordan Bardella
Agriculteurs dépeints « comme des hors-la-loi, des pollueurs de notre terre »
Pendant la session de Questions au gouvernement, Gabriel Attal a aussi pris pour cible la gauche : « La vérité est que chaque fois que nos agriculteurs, nos éleveurs familiaux ont un projet d’expansion de leur ferme, qui s’y oppose ? Vos amis, avec votre appui. Chaque fois qu’un projet est lancé dans notre pays concernant la construction d’un réservoir d’eau pour lutter contre la sécheresse, ou des investissements pour nos fermes, ce sont vos amis qui s’y opposent », a-t-il ajouté.
« Je le dis très calmement : lorsque certains discours décrivent nos agriculteurs comme des hors-la-loi, comme des pollueurs de notre terre, comme des bourreaux de nos animaux, on aimerait aussi entendre votre indignation et votre défense du modèle agricole », a-t-il conclu.