On s’attend notamment à un regroupement place Saint-Augustin à Paris, programmé pour jeudi à 18 heures. Des événements similaires sont également prévus dans une trentaine d’autres villes, y compris Marseille, Lille et Lyon.
Un appel des féministes à un monde sans violence sexiste et sexuelle
Un ensemble d’organisations féministes a émis un appel à l’organisation d’événements ce jeudi 11 janvier devant les instances judiciaires et préfectorales françaises. Cette action intervient trois semaines après les propos de soutien du président Emmanuel Macron à Gérard Depardieu, qui fait l’objet de poursuites pour des cas présumés de viol et est mis en cause dans trois accusations d’attaques sexuelles ou de viols, toutes rejetées par l’acteur.
« Nous incitons tous ceux qui défendent les droits des femmes, des enfants et des personnes appartenant à des genres minoritaires, et qui s’opposent à la violence sexiste et sexuelle à se manifester », a indiqué le groupe appelé Grève féministe dans une déclaration diffusée.
« Depuis l’époque de #MeToo, nous avons fait des avancées. Ne laissons pas ces avancées être sapées par les commentaires irresponsables, graves et sexistes du président qui ont porté préjudice aux droits des victimes et aux droits de toutes les femmes et tous les enfants », a ajouté le groupe.
Divers événements ont lieu dans une trentaine de villes, avec notamment un rendez-vous programmé à 18 heures, place Saint-Augustin, à Paris (8e arrondissement), et d’autres dans des villes comme Marseille, Lille et Lyon.
Invité sur France 5 le 20 décembre dernier, Emmanuel Macron a manifesté son soutien à Gérard Depardieu, le décrivant comme un « acteur formidable » que la France était « fière » de compter parmi ses citoyens et dénonçant une « chasse à l’homme ». Les déclarations du président en réaction à un reportage diffusé sur France 2 au cours duquel l’acteur tenait des propos insultants et misogynes à l’encontre des femmes ont suscité l’émoi d’une partie de la population.
« Renversement des rôles de la culpabilité »
Certains groupes féministes ont interprété les commentaires du président comme une « gifle » à toutes les victimes de violence sexuelle, critiquant ce qu’ils voient comme un « renversement des rôles de la culpabilité ».
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, ainsi que François Bayrou, président du MoDem, ont pris leurs distances par rapport à la position d’Emmanuel Macron : le premier s’est dit « sidéré » par les propos tenus par Gérard Depardieu tandis que le second a affirmé n’éprouver « aucune indulgence » à l’égard de l’acteur.
« Se présentant comme le champion de la lutte contre les violences à l’égard des femmes, le président Macron s’avère être rien de moins qu’un soutien des présumés agresseurs », juge Grève féministe, regrettant que le président n’ait pas exprimé « un mot de solidarité envers les victimes présumées ».
L’appel à la manifestation a été signé notamment par le Collectif féministe contre le viol, à la Fédération nationale solidarité femmes, à la Ligue des droits de l’Homme, au Planning familial et à Osez le féminisme.