Cette personnalité télévisuelle emblématique des années 1980, célèbre pour ses voix dans les dessins animés, a aussi poursuivi une riche carrière sur les planches et dans l’univers du grand écran.
On a appris le décès de l’actrice Laurence Badie, icône du petit écran dans les années 1980, reconnue notamment pour son timbre de voix distinctif. Sa longue carrière s’est étendue à la télévision, au théâtre et au cinéma. Son représentant, Patrick Goavec, a confirmé son décès le jeudi 11 janvier à l’âge de 96 ans, en Bretagne.
C’est une artiste polyvalente qui s’est notamment illustrée par le doublage de personnages de dessins animés, sa participation à des jeux télévisés, son jeu dans des pièces classiques ainsi que dans le théâtre de boulevard et le cinéma. Laurence Badie avait un talent pour faire rire grâce à sa voix haut perchée et particulière. Sa voix est restée dans les mémoires de beaucoup, car elle doublait notamment le personnage de Véra dans la série animée Scooby-Doo.
Une voix inoubliable, des rôles mémorables
Les plus anciens se souviennent d’elle comme cette petite femme blonde aux répliques piquantes, mignonne et souriante, au nez retroussé, qui a marqué L’Académie des neuf, une émission très populaire diffusée à la mi-journée dans les années 1980.
Durant sa longue carrière, elle a joué dans plus d’une centaine de films, séries et téléfilms. Bien qu’elle ait souvent des rôles secondaires, elle a eu l’occasion de travailler avec de grands réalisateurs comme Sacha Guitry, François Truffaut, Vincente Minnelli, Alain Resnais et Vittorio De Sica.
Née Laurence Dolores Badie-Lopes le 15 juin 1928 à Boulogne-Billancourt, aux portes de Paris, elle a entamé des études à HEC pendant un an, avant de s’orienter vers le théâtre, où elle a été formée par le comédien Julien Bertheau.
Un « merde » chanceux
Lors d’une audition, elle commet une maladresse et laisse échapper un « Oh merde ! ». « Il faut engager celle qui a dit ‘merde' », décide alors le metteur en scène Georges Wilson. Ce dernier l’incorpore au TNP (Théâtre National Populaire) de Jean Vilar, où elle restera près de dix ans.
Elle y montre tout de suite une prédilection pour les rôles comiques. « Les plus belles années de ma vie ! C’est là que j’ai tout appris, aux côtés de grands acteurs comme Gérard Philipe, Philippe Noiret, Maria Casarès. »
Elle obtient également des rôles au cinéma, notamment dans le film Jeux interdits (1952) de René Clément. Rapidement, on lui propose des personnages de boniche. « Les gens manquent d’imagination, donc chaque fois qu’il fallait une petite servante, j’étais recrutée. J’en ai interprété un sacré nombre. »
Le théâtre de boulevard est devenu son domaine pendant des dizaines années. Elle a notamment joué dans des pièces de Guitry. Surtout, pendant plus d’une année, le public s’est déplacé en nombre pour la voir partager la scène avec Louis de Funès dans la pièce Oscar, mise en scène par Pierre Mondy.
En matière de doublage, elle s’est aussi prêtée à la voix de nombreux personnages de dessins animés, dont Casper le gentil fantôme ou le chien Rocky, en plus de Véra dans Scooby-Doo.