Depuis lundi, Elisabeth Borne n’occupe plus le poste de Première ministre. Elle a passé près de deux ans au sein de Matignon, surmontant de nombreux défis. Examinons son parcours et le bilan de son action.
Normalement maîtrisée, Elisabeth Borne se laisse aller. La Première ministre semble se douter de ce qui l’attend lors de ses vacances en Guyane pendant les célébrations du Nouvel An. On peut penser qu’elle sent venir l’année 2024, signe potentiel de son départ. Par le passé, on a souvent parlé, à la demande de l’opposition, de la démettre de ses fonctions. Malgré une relation tendue avec Emmanuel Macron, la Première ministre, tenace, s’est accrochée à son rôle. Elle a mené une majorité relative pendant plus de 18 mois dans la fournaise de l’Assemblée nationale, affaiblie par le parcours kafkaïen de la loi sur l’immigration.
Recours à l’article 49.3 à 23 reprises
Au début, le texte a été refusé, puis finalement accepté à la fin du mois de décembre après un combat acharné avec Les Républicains (LR), ce qui n’a pas manqué de provoquer des tensions au sein de sa propre majorité. Au début de 2023, elle a également connu des difficultés avec la réforme des retraites, évitant de justesse une motion de censure.
La diplômée de l’école Polytechnique, devenant la seconde femme à occuper le poste de Première ministre après Edith Cresson, s’est finalement engagée dans le jeu politique. Elle a utilisé l’article 49.3 à 23 reprises. En quittant ses fonctions, Elisabeth Borne affirme ressentir une sorte de satisfaction d’avoir rempli ses obligations.