L’ex-cheffe du gouvernement revient tout juste de ses congés qui ont suivi son passage à Matignon. Actuellement, elle se prépare à réintégrer l’assemblée nationale du Palais-Bourbon, en qualité de députée maintenant, à compter du mois de février.
Élisabeth Borne a conclu quelques jours de repos au Maroc avant de rencontrer, le mardi 23 janvier en fin de journée, Sylvain Maillard, qui préside le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Elle avait déjà pris le soin de le contacter le soir de sa démission pour lui confirmer son intention de siéger en tant que députée. Elle se prépare maintenant à effectuer sa transition vers le Palais Bourbon, qui est prévue pour le 9 février.
Élisabeth Borne s’est fait élire députée du Calvados pour la première fois en juin 2022, alors qu’elle était déjà à Matignon. À la différence de François Fillon ou Manuel Valls dont leur parcours les a conduits successivement de l’Assemblée à Matignon et de nouveau à l’Assemblée, Élisabeth Borne a connu l’Assemblée uniquement en tant que ministre. Des questions logistiques se posent maintenant : où va-t-elle se placer dans l’hémicycle ? Quelle commission va-t-elle rejoindre ? Quel bureau va-t-elle utiliser ? La direction de l’Assemblée est en charge de ces questions.
Élisabeth Borne se prépare à entrer à l’Assemblée nationale en tant que députée en affichant une grande motivation et une envie de relever ce défi, assure une proche. Cela va contre l’opinion de certains députés qui pensent qu’elle ne restera pas longtemps parmi eux. Élisabeth Borne a profité de ses vacances pour prendre des nouvelles de certains de ses anciens collègues ministres. L’un d’eux confirme qu’« elle est impatiente d’être à l’Assemblée et a toujours le désir de discuter des questions politiques », même si un autre souligne qu’« elle aura besoin d’une période d’adaptation après six années intenses au gouvernement ».
« Le défi risque d’être important »
Un député qui a pu parler avec elle la trouve « pleine d’enthousiasme » et souligne la « résilience » d’Élisabeth Borne. « Elle est passionnée par l’action publique quel que soit le contexte et elle est convaincue de pouvoir contribuer de manière significative », ajoute-t-il. Il est possible qu’elle se focalise sur les questions de salaires, ayant été ministre du Travail avant d’être à Matignon. Cependant, elle pourrait aussi désirer se pencher sur d’autres sujets. La décision n’est pas encore prise.
Pour Élisabeth Borne, passer du poste de Première ministre à celui de députée représente un changement majeur. Un haut responsable avertit que « ce ne sera pas aisé ». « Elle disposait d’une large équipe à Matignon et maintenant elle n’aura que quelques collaborateurs », remarque-t-il. Un ancien ministre révèle qu’il pense qu’elle « a peur de se sentir un peu isolée » au milieu des autres députés. Cependant, le fait d’avoir été à la tête de la majorité lui garantit une certaine « attention de la part des autres », affirme un parlementaire. Celui-ci espère qu’Élisabeth Borne sera exemptée de remplir les fiches de présence en raison de sa majorité relative, sinon, prévient-il, « ça risque d’être un choc ». Les députés Renaissance sont en effet tenus de justifier leurs absences, ce qui est un point à discuter avec le chef du groupe.