Kenneth Eugene Smith a exprimé sa consternation concernant l’exécution qui allait être menée ce soir-là en Alabama. Il a déclaré que cette action allait symboliser un recul pour l’humanité.
L’ONU compare une exécution par inhalation d’azote à une forme de « torture »
Le 25 janvier, l’Etat de l’Alabama aux Etats-Unis a réalisé une première mondiale en exécutant un condamné à mort par inhalation d’azote. Kenneth Eugene Smith, qui avait été condamné en 1996 pour le meurtre d’une femme commandité par son mari, est décédé 29 minutes après le début de l’exécution au pénitencier d’Atmore. Le procureur général d’Alabama a annoncé le décès de Smith à 20h25 heure locale.
Steve Marshall, représentant d’État, a déclaré que « justice a été rendue » et que le condamné a été exécuté pour l’acte qu’il avait commis il y a 35 ans. Il a affirmé que l’Alabama avait accompli quelque chose d’historique. Selon un journaliste de la chaîne de télévision CBS, présent lors de l’exécution, les derniers mots de Smith ont été : « Ce soir, l’Alabama a fait faire un pas en arrière à l’humanité. (…) Je m’en vais avec amour, paix et lumière. (…) Merci de m’avoir soutenu. Je vous aime tous. »
Le commissaire de l’administration pénitentiaire de l’Alabama, John Hamm, a déclaré aux journalistes que le condamné avait retenu sa respiration aussi longtemps qu’il le pouvait. C’était la première exécution de l’année aux États-Unis, où 24 condamnations à mort ont été réalisées en 2023, toutes par injection létale. C’est la première fois depuis plus de 40 ans qu’un mode d’exécution inédit est utilisé dans ce pays.
L’Alabama est l’un des trois États américains autorisant l’exécution par inhalation d’azote, dans laquelle le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d’oxygène). Mi-janvier, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’était dit « alarmé » par l’utilisation d’un mode d’exécution inédit et non testé. Une porte-parole de l’ONU a prévenu que cela pourrait constituer de la torture ou d’autres traitements cruels ou dégradants au regard du droit international. Elle a également souligné que le protocole d’exécution par hypoxie à l’azote de l’Alabama ne prévoit pas de sédation, contrairement aux recommandations de l’Association américaine vétérinaire (AVMA) pour les animaux euthanasiés de cette façon.
Tous les recours et demandes de sursis du condamné de 58 ans ont été rejetés, y compris par la Cour suprême des États-Unis.