Comme le froid commence à s’abattre sur la France, la problématique de l’hébergement des plus pauvres refait surface pour l’hiver 2024. Le mercredi 10 janvier, dans le journal de 12/13 info, nous avions comme invité Christophe Robert, sociologue et délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
Un habitant sans domicile fixe a été tragiquement retrouvé sans vie dans une cave à Boulogne-Billancourt, dans le département des Hauts-de-Seine, le mardi 9 janvier. Ce drame met une fois de plus en lumière les difficultés auxquelles font face les individus sans-abri et les problèmes sociaux persistants que nous rencontrons en France, selon le sociologue Christophe Robert, également délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Il souligne avec tristesse que cet événement tragique illustre clairement la marginalisation extrême à laquelle certains individus sont exposés, jusqu’à en mourir seuls dans la rue. Il fait valoir ce point poignants pour souligner l’échec de notre société à répondre adéquatement aux exigences sociales du moment. Robert affirme que l’État a été plusieurs fois interpellé sur ces questions, mais qu’il semble faire preuve de négligence. Plus spécifiquement, il accuse l’État de rogner sur les dépenses liées au logement depuis maintenant six ans.
Réorientation politique nécessaire
Christophe Robert est d’avis que le problème ne peut être résolu sans un changement radical dans les politiques de logement du pays. Le ministre du Logement a récemment annoncé une augmentation de 120 millions d’euros du budget, permettant potentiellement la création de 10 000 nouvelles places dans des centres d’hébergement d’urgence. Cependant, pour le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, si cette initiative est certes louable, elle n’est pas suffisante. Selon lui, la solution ne réside pas uniquement dans l’augmentation des ressources budgétaires allouées. Il insiste sur le fait que la vraie réponse au problème du logement en France implique une véritable prise en compte des besoins des citoyens en matière d’hébergement.