Selon les sondages publics, la popularité du Rassemblement National est en plein essor. Emmanuel Macron aspire à renverser ce flux avec la désignation de Gabriel Attal.
Le Président de la République est hanté par une peur : il craint plus que tout que Marine Le Pen lui succède en 2027. Il est bien décidé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour l’en empêcher. Il pense avoir trouvé en la personne de Gabriel Attal, une formule pour contrer le Rassemblement national (RN) et espère que celle-ci sera efficace dès les élections européennes du 9 juin. Actuellement, la liste menée par Jordan Bardella est en tête des intentions de vote avec 8 à 10 points d’avance sur celle de Renaissance. Grâce à Gabriel Attal comme Premier ministre, la majorité espère réduire cet écart et limiter l’impact.
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Remaniement : Gabriel Attal, Premier ministre dévoué au président et formé à l’école macronienne
Gabriel Attal dispose de plusieurs cartes pour lutter contre l’extrême droite. Son âge, 34 ans, lui permet d’être de la même génération que Jordan Bardella, 28 ans. Il souhaite représenter le rétablissement de l’autorité. Dans le domaine de l’Éducation nationale, c’est son credo qui plaît tant aux enseignants qu’aux parents. Il l’a mis en action en prenant une mesure approuvée par le public : l’interdiction de l’abaya.
Il prône également le retour à l’ordre dans la société, comme il l’a démontré lors de sa visite consacrée à la sécurité, mercredi, dans le Val D’Oise et par son hommage appuyé à la police. Enfin, Gabriel Attal défend les classes moyennes, les Français qui travaillent dur, paient leurs impôts et aspirent à la tranquillité. Ces accents sarkoziens ciblent également l’électorat du RN.
La confrontation Attal-Bardella : un combat longue durée
Pour regagner les électeurs populaires attirés par le lepénisme, le Premier ministre doit surmonter deux obstacles : ses origines sociales et Emmanuel Macron. Étant un pur produit de l’élite, ayant grandit dans les quartiers huppés, Gabriel Attal ne peut se contenter d’être une copie du président. Surtout lorsque l’on compare avec Jordan Bardella qui a grandi en Seine-Saint-Denis.
Cependant, ces deux hommes ont également un point commun. Ils illustrent tous deux le passage à une nouvelle ère du militantisme numérique. Ils sont les deux visages de la politique TikTok. Ils utilisent abondamment cette application pour poster de brèves vidéos afin d’attirer les jeunes. C’est une manière plutôt narcissique de soigner leur image en prévision d’échéances électorales futures. L’élection présidentielle de 2027, 2032 ou 2037 ? Ils ont le temps. Attal et Bardella semblent s’être choisis mutuellement comme rivaux pour inaugurer un duel de longue durée.