Suite à la hausse du coût de l’électricité, c’est maintenant au tour des franchises médicales de voir leur prix augmenter. Ces deux augmentations consécutives, qui affectent directement la vie de tous les jours, pourraient poser un problème politique pour le gouvernement actuel.
Le gouvernement français a confirmé, le lundi 22 janvier, après l’annonce de l’augmentation des prix de l’électricité, une hausse des franchises médicales. Ces deux augmentations, bien que différentes par nature et par leurs montants, auront un impact significatif. En fonction des contrats, l’augmentation du prix de l’électricité variera entre 8,6% et 9,8%. Quant aux franchises sur les médicaments et les actes paramédicaux, elles doubleront, passant de 50 centimes à un euro.
Si ces augmentations étaient prévues, elles touchent néanmoins directement le quotidien des citoyens français. En conséquence, elles sont potentiellement périlleuses sur le plan politique pour le gouvernement. Même si l’inflation a ralenti, elle continue d’être élevée. Les baisses des prix de certains aliments ne seront effectives que dans plusieurs semaines. En outre, le gouvernement ne semble pas faire preuve de pédagogie face à ces deux augmentations successives de l’électricité et des franchises médicales.
Compte tenue de la situation déplorable des finances publiques et du déficit de la Sécurité sociale, qui risque de s’accroître jusqu’à plus de 11 milliards en 2024, le gouvernement n’avait sans doute pas d’autre voie à suivre. Cela ne l’empêche pas d’expliquer et d’argumenter sa position auprès du public. Le 16 janvier, lors de sa conférence de presse, le président Emmanuel Macron a minimisé la hausse du prix des médicaments, en la qualifiant de, je cite, « non grave ». C’est vrai, mais le ton utilisé est plutôt brusque.
« Responsabiliser » les Français
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances justifie l’augmentation du coût de l’électricité en raison de l’invasion russe de l’Ukraine, action perpétrée par selon ses mots, « l’ami de Marine Le Pen, Vladimir Poutine ». Cette proposition n’est pas totalement incorrecte, bien qu’un peu concise. Le ministre a également souligné la nécessité de mettre un terme au bouclier tarifaire sur l’énergie qui a pesé neuf milliards sur les comptes de l’État.
Il s’agit là du fameux concept du « quoi qu’il en coûte », une devise qui risque de mal finir. Il s’agit d’un changement soudain et risqué. Le gouvernement fait valoir qu’il veut « responsabiliser » les citoyens français et leur consommation d’énergie et de médicaments. « Responsabiliser » est le mot utilisé par le président lors de l’annonce de l’augmentation des franchises. C’est certes un noble objectif mais difficile à atteindre, surtout si l’on considère la façon dont Emmanuel Macron a longtemps ouvert les dépenses publiques pour apaiser les Français à travers des chèques et des protections financières. Alors qu’il continue de relativiser l’importance des déficits publics et de ne pas tirer la sonnette d’alarme sur leur ampleur.