Tandis que le domaine agricole exprime sa frustration, en France et à travers toute l’Europe, Les Républicains exploitent cette situation auprès des professionnels du secteur pour se positionner favorablement pour les prochaines élections européennes.
Récemment, l’agenda politique a été largement influencé par la frustration des agriculteurs. Nombre de candidats aux élections européennes cherchent à se montrer solidaires d’une profession en difficulté. François-Xavier Bellamy, candidat principal des Républicains, a visité une exploitation agricole dans l’Oise mercredi midi.
« Être aux côtés de ceux qui produisent » est selon lui « le principal enjeu » des prochaines élections européennes. Pendant ce temps, les sénateurs Les Républicains ripostent en présentant une proposition de loi visant à résoudre la crise.
Sur les 42 mesures que comprend cette proposition de loi, la moitié ont déjà été approuvées par les sénateurs il y a une année. Les Républicains souhaitent ainsi affirmer leur position en tant que principaux soutiens du secteur agricole. Le sénateur de la Haute-Loire, Laurent Duplomb, en a fait sa priorité : « Assouplir la régulation. Nous souhaitons mettre en place une commission pour ‘nettoyer’ toutes les normes qui sont actuellement écrasantes et inutiles. » Il propose également de mettre fin à l’Office de la biodiversité et de mettre en œuvre des mesures pour punir l’agribashing.
« Un semblant d’hypocrisie macronienne »
En outre, le gouvernement doit faire machine arrière sur certains choix jugés disproportionnés, affirme-t-il : « Nous devons corriger nos erreurs sur des sujets où nous avons échoué. Prenons par exemple le cas des néonicotinoïdes avec l’interdiction de l’acétamipride – c’est-à-dire la 5ème catégorie qui est actuellement approuvée partout en Europe, provoquant une compétition déloyale. Il serait plus sage de ne plus faire preuve de naïveté. »
Un sujet représentatif du double jeu du gouvernement, selon Bruno Retailleau : « Nous voulons également dénoncer une forme d’hypocrisie macronienne qui écoute les agriculteurs à Paris, mais à Bruxelles, le groupe des parlementaires macronistes n’a cessé d’aller à l’encontre de l’agriculture française. Mettons fin à ce massacre ». Le leader des Républicains se dit prêt à faire passer son texte par les sénateurs mais cherche surtout à exercer une pression sur le gouvernement.