La comédienne est intervenue samedi sur la chaîne France 5 en réponse à la polémique autour de Depardieu. Elle s’est insurgée contre un environnement cinématographique où « tout le monde est au courant et personne ne prend la peine de parler ».
« La misogynie omniprésente est à l’échelle colossale. »Lio, la chanteuse très connue, était l’invitée d’honneur de l’émission « C l’hebdo » sur France 5, le samedi 6 janvier. Elle y a profité pour prendre le micro et s’exprimer au sujet de la controverse autour de Gérard Depardieu, actuellement mis en examen pour des accusions de viol et d’agression sexuelle. Selon une récente enquête diffusée par « Complément d’enquête », l’acteur, qui fait face à plusieurs plaintes de femmes, se montre à l’écran tenant des discours à connotation sexuelle, offensants et sexistes, atteignant même une fillette d’à peine dix ans.
« J’ai eu la chance de pouvoir l’éviter »,a déclaré Lio sur le plateau de « C l’hebdo » concernant l’acteur. « À ma sœur [Helena Noguerra],qu’on a songé à présenter, puisqu’elle a joué dans des films avec lui, on lui a signalé avant : ‘Tu sais, il palpe les seins, il met les mains dans les culottes, mais c’est Gérard après tout' », a-t-elle rappelé lors de l’émission. Sa sœur a alors répondu : « Non, je ne suis pas disposée à accepter cette condition. » Pour Lio, « tout le monde est au courant mais personne ne dit rien » dans l’univers du cinéma. « Il y a des listes qui circulent dans le métier, donc tout le monde identifie les prédateurs sexuels, et certains sont encore en activité »,avance-t-elle.
En plus de cela, Lio a commenté la missive de soutien, signée par de nombreuses célébrités du monde culturel, intitulée « N’effacez pas Depardieu » et dénonçant un « lynchage en cours » contre l’acteur. Depuis lors, plusieurs de ces signataires ont annulé leur soutien. « La tribune en elle-même est regrettable « , a rétorqué Lio sur France 5. « Qui a revendiqué un autodafé ? (…) Personne n’a réclamé l’éradication de Gérard Depardieu. » La chanteuse a également annoncé que « la présomption d’innocence est et sera toujours valable, c’est le devoir de la justice de prononcer son jugement, mais les voix des femmes qui se sont manifestées doivent être écoutées ». « C’est là mon grief », a-t-elle continué, « on refuse toujours de les écouter ».
« Écoutez ces femmes qui ont réussi, malgré tout, à survivre, et tenez compte de ce qu’elles disent ! Ce n’est pas négligeable, ce n’est pas un détail ! », a insisté Lio, en rappelant qu’elle a été victime de violences conjugales. « Oui, des femmes fortes disent non, mais que dit-on des autres ? », s’est-elle interrogée. « Moi, vous croyez que lorsque j’étais battue, j’étais quoi ? Rien ? Je suis une femme forte parfois et vulnérable à d’autres moments. »