Le dirigeant Les Républicains de la région Hauts-de-France adopte une position contraire à celle des figures de proue de son parti, en ne critiquant pas le Conseil constitutionnel après l’invalidation de plus d’un tiers de la loi immigration. « Nous sommes manipulés par le gouvernement », exprime-t-il.
« Le Conseil constitutionnel ne devrait pas être l’objet de tous les reproches ». Ces propos émanent de Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, qui était l’invité de 42mag.fr ce vendredi 26 janvier. Bertrand a réagi ainsi au rejet significatif de la loi immigration par le Conseil constitutionnel la veille. Sa position tranche avec celles de certains ténors de son parti. En effet, Éric Ciotti, le président de LR, évoque « une prise de pouvoir antidémocratique » de la part de cette instance. Bruno Retailleau, leader des sénateurs LR, renchérit : »Aujourd’hui, ce n’est plus notre parlement qui crée les lois du pays ».
Le regard de Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes et potentiel candidat à la présidentielle de 2027, dénonce, lui, « un coup d’État juridique », d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France. Xavier Bertrand en profite pour se distinguer de son collègue LR : « Je suis en total désaccord avec sa vision de la République, de l’État de droit, et du respect de nos institutions », déclare-t-il. Un désaccord qui « devra être départagé au sein des Républicains ».
Un regard différent
De fait, non seulement Xavier Bertrand se démarque, mais il se permet également d’adresser un reproche à ses camarades LR. « Dans cette période difficile que nous traversons, il est important de garder son sang-froid. En tant qu’opposants, nous devons éviter de faire des déclarations imprudentes. Il est inacceptable d’attaquer les institutions comme on le fait actuellement. Lorsque les dirigeants politiques attisent la colère de tous, le risque est de finir comme Trump aux États-Unis », prévient-il.
Concernant le reste, LR s’est « fait avoir par le gouvernement » avec lequel il a passé l’accord qui s’est soldé par le rejet massif du texte. En effet, Bertrand estime que le gouvernement est à l’origine de ce désastre : « Il a fait voter ce texte en espérant que le Conseil constitutionnel allait l’annuler ». Il espère que « deux textes seront présentés avant les élections européennes : l’un comprenant les mesures rejetées par le Conseil constitutionnel et l’autre concernant l’aide médicale d’État ». Cependant, Gérald Darmanin, ministre de l’Interieur, a annoncé, jeudi soir sur TF1, que le gouvernement « ne proposera pas de nouvel projet de loi » sur l’immigration.