L’organisation d’Éric Ciotti a regagné en vigueur avant la période des fêtes grâce à l’adoption de la loi sur l’immigration. L’objectif pour 2024 est donc de maintenir une position ferme concernant l’immigration tout en s’impliquant davantage sur les questions économiques.
La droite a pour objectif en cette nouvelle année de rester fidèle à sa promesse de « conserver son unité », tout comme ils ont réussi à le faire en adoptant la loi sur l’immigration, ce qui est plutôt rare pour le parti de droite. Le parti Les Républicains (LR) dévoilera son nouveau siège à la fin du mois de janvier, à proximité de l’Assemblée nationale. Ce nouveau quartier général est-il le signe d’un nouveau départ ? Il est encore trop tôt pour le dire, car LR n’a pas l’intention de céder sur la question de l’immigration.« Nous ferons pression à travers le Parlement et les médias pour faire respecter les engagements du gouvernement », déclare un collaborateur proche du chef de parti, Éric Ciotti.
Pour la droite, il est hors de question de permettre à l’exécutif de défaire la loi, ni de faire une croix sur une réforme de l’Aide médicale d’état (AME). C’est Élisabeth Borne qui a assuré cette réforme à la droite et son avenir à Matignon reste incertain, mais LR n’acceptera pas un subterfuge. « Si l’AME est réformée, ce sera grâce à nous, suppose un des dirigeants LR, et si ce n’est pas le cas, on informera les Français qu’ils ne doivent pas se fier à la politique macroniste en matière d’immigration », ajoute-t-il. Le parti est également prêt à répondre en cas de rejet par le Conseil constitutionnel de certaines mesures : cela prouvera pour LR qu’il est nécessaire de réformer la constitution comme ils l’ont constamment souligné dans le passé.
Discussions sur les élections européennes
En 2024, la droite ne se focalisera pas exclusivement sur le sujet de l’immigration, LR prévoit également d’aborder la question économique. Le parti prépare la prochaine étape de ses états généraux, prévue fin janvier ou début février à Lyon, avec comme invité Laurent Wauquiez. Sera au programme « la nuit de la réindustrialisation », suite aux précédentes discussions sur l’écologie ou l’intelligence artificielle ayant eu lieu l’automne dernier. En début d’année, la droite se penchera également sur le sujet des finances publiques, en mettant l’accent sur la réduction des dépenses et des prélèvements obligatoires.
Les élections européennes du 9 juin sont également à l’ordre du jour des réflexions de la droite en début d’année. À moins d’un imprévu majeur, c’est François-Xavier Bellamy qui mènera à nouveau la liste. Il reste à déterminer le moment propice pour officialiser son choix. « Il est préférable que l’actualité ne soit pas complètement détournée par autre chose », avoue discrètement un membre proche du futur candidat. Comme le formule plus explicitement un leader de la droite : « nous attendrons que Macron ait terminé son tour de piste avec le remaniement ». Éric Ciotti souhaite d’ailleurs annoncer les premiers noms de la liste en plus du numéro un, afin d’éviter un effet non-événement. Enfin, le parti doit réussir à dépasser le seuil des 5% de voix, sans quoi LR risque d’être évincé du Parlement européen… et leur cohésion pourrait en pâtir sérieusement.