Cette semaine, Thierry Fiorile et Matteu Maestracci nous présentent les nouvelles productions cinématographiques : « May December » réalisé par Todd Haynes et « Captives » conçu par Arnaud des Pallières.
Idolâtrant explorer les dessous de la culture américaine, le réalisateur Todd Haynes se base sur un incident réel des années 90 pour son film. Une femme mariée et mère qui s’engage dans une relation hors norme avec un adolescent de 13 ans. Cette relation la mènera jusqu’à l’incarcération, avant de la revoir retrouver son amour d’antan, une fois majeur, avec lequel elle aura deux enfants.
À l’heure actuelle, l’actrice renommée, Natalie Portman, prend contact avec cette femme intrigante, incarnée par Julianne Moore, et sa famille atypique afin de mieux s’immerger dans son personnage pour le tournage du film portant sur cette histoire inhabituelle. Le rapport entre les deux femmes tend à se compliquer à cause de la confusion des genres, envie, invasion de vie privée, l’actrice se plonge profundément dans cette relation malsaine. L’homme, traité comme le personnage effacé de cette triade, parvient à comprendre sa propre dérive à travers l’observation de cet étranger. »May December » est déroutant et admirablement interprété.
Prisonnières d’Arnaud des Pallières
Le film se distingue par une distribution féminine remarquable avec Mélanie Thierry, Marina Foïs, Josiane Balasko et Carole Bouquet pour n’en citer que quelques-unes. La première nommée joue le personnage de Fanni, qui fait son apparition à l’hôpital de la Salpétrière à Paris en 1894, avec l’ambition énoncée de retrouver sa mère. Au sein d’un environnement hospitalier envahi par une multitude de patientes atteintes de différentes maladies et affections, sous la surveillance de gardiennes implacables, ces femmes sont parfois sujettes à des abus et des dégradations.
Le film, véritable huis-clos effrayant, porte sur un groupe de femmes qui se crée une solidarité mutuelle. À travers l’art, elles parviennent à injecter une dose de lumière dans cette réalité sombre. La réflexion du film se centre sur le concept de la « folie » qui fut de nombreuses fois accolé aux femmes indociles ou rebelles pour les marginaliser et les enfermer, au point où on pourrait soupçonner que Fanni, bien que présentée comme une victime, pourrait être une fabulatrice.