Le 25 décembre, autour de cinquante artistes ont apposé leur signature sur une tribune visant à apporter leur soutien à un acteur ciblé par des accusations de comportements sexistes et d’agressions sexuelles. Suite à la mise en ligne de multiples tribunes en réaction, il semblerait que quelques-uns des artistes ayant signé le document premier reviennent sur leur position.
Les voix des 56 signataires de la tribune du 25 décembre dénonçant la « chasse aux sorcières » ciblant Gérard Depardieu sont de moins en moins unanimes. Depardieu, accusé par 16 femmes d’agressions sexistes et sexuelles, soulève de plus en plus de préoccupations, surtout à la suite d’une enquête de « Complément d’enquête » présentée début décembre. Le reportage, tourné en Corée du Nord, montre l’acteur faisant des commentaires dégradants et sexistes à l’égard des femmes, et en particulier ceux concernant une mineure.
Les réactions à ce reportage controversé sont nombreuses et les contre-arguments se multiplient. La dernière tribune en date signée par quelque 150 artistes et publiée le 1er janvier dans Libération, affirme que « l’art n’est pas un totem d’impunité ». Face à cette agitation médiatique, certains des signataires du texte en faveur de Depardieu se désolidarisent, tandis que d’autres maintiennent leur soutien à celui qu’ils appellent le « dernier monstre sacré du cinéma français ». Franceinfo fait le point sur les signataires initiaux de la tribune, certains semblant avoir signé précipitamment.
Durcissement des positions et renouvellement du soutien
La censure est une crainte exprimée par plusieurs partisans de Gérard Depardieu, qui voient dans cette tribune une occasion de défendre la liberté d’expression. Parmi eux, l’acteur Michel Fau a affirmé sur BFMTV que « ‘l’artiste doit demeurer extravagant, provocateur, obscène et incontrôlable ».
L’indignation initiale est partagée par l’auteur de la tribune, Yannis Ezziadi, éditorialiste pour le magazine conservateur Causeur. Sur franceinfo, il s’insurge : « Quel droit a-t-on de bâillonner Gérard Depardieu ? Qu’a-t-il fait de répréhensible ? Il a simplement fait des plaisanteries! » Des « plaisanteries » que l’écrivain Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, assimile à « l’esprit gaulois de la France », avant d’ajouter : « Pensez-vous qu’il n’y a pas de grossièretés chez Rabelais ? »
D’autres, comme Carla Bruni, Myriam Boyer, Roberto Alagna, Serge Toubiana et Marie Beltrami, mettent en avant la présomption d’innocence pour renforcer leur engagement. Marion Lahmer, une jeune actrice, exprime également son malaise face à la « meute qui se met à aboyer contre cet homme et contre ces images mises bout à bout pour orienter une pensée et un avis sur cet homme ».
Nathalie Baye, quant à elle, proteste contre le « lynchage qui rapporte aux journalistes », tout en défendant sa familiarité avec Gérard Depardieu : « Il peut dire des obscénités, mais moi, je sais que ce n’est pas l’homme qu’on dépeint de manière monstrueuse dans la presse à sensation », a-t-