Depuis le mardi 9 jusqu’au vendredi 19 janvier, trois policiers se retrouvent devant les assises de Seine-Saint-Denis à Bobigny. L’un d’entre eux est poursuivi pour « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente » à la suite d’un coup de matraque. C’est un procès qui suscite beaucoup d’attention et qui soulève des questions sur l’usage de la force par les forces de l’ordre.
Le deuxième jour du procès de l’affaire Théo s’est tenu devant les assises de Seine-Saint-Denis à Bobigny. La Cour a examiné en détail les faits, notamment en visionnant les vidéos de la scène où Théo, âgé de 22 ans au moment des faits, a été grièvement blessé à l’anus par un coup de matraque lors d’une interpellation par des policiers en février 2017 à Aulnay-sous-Bois. Trois policiers sont accusés, dont l’auteur du coup de matraque, poursuivi pour « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente » et encourt 15 ans de réclusion.
La cour a visionné l’extrait de la vidéosurveillance de la ville d’Aulnay-sous-Bois, montrant Théo tenter de s’interposer alors que quatre fonctionnaires voulaient procéder au contrôle d’identité d’un groupe de jeunes. Théo s’est retrouvé contre un muret, où trois policiers en tenue l’ont immobilisé. Il se débat et reçoit un coup de matraque par-derrière qui le fait tomber. La question de savoir si ce coup a provoqué ses lésions irrémédiables au rectum reste en suspens à ce stade du procès.
L’IGPN a défendu la « bonne foi » du policier auteur du coup de matraque, affirmant que ses gestes étaient « réglementaires ». Cependant, la défense de Théo a remis en question l’impartialité de l’enquêteur de l’IGPN. Plusieurs témoins ont été questionnés et Théo, qui suit attentivement le procès, a paru troublé lors de la diffusion de photos de ses vêtements tachés de sang le jour de l’interpellation.
Théo continue d’assister à l’audience avec attention, bien qu’il ait paru troublé par les visionnages de vidéos et photos du dossier. Son entourage est présent pour le soutenir, et le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, est également présent pour le soutenir.
Le procès se poursuit et la journée du vendredi 12 janvier s’annonce difficile, avec le témoignage de plusieurs médecins experts. Le verdict est attendu pour le 19 janvier.