Mardi, le tribunal correctionnel de Paris débutera le procès de six individus originaires d’Algérie. Ils sont accusés d’avoir incité des enfants et des adolescents au vol, tout en les familiarisant avec des substances psychotropes.
Les « petits voleurs du Trocadéro » est le nom que l’on a donné à un groupe d’enfants et d’adolescents, tous mineurs et venant seuls du Maroc. Ils ont été forcés à voler dans le quartier touristique de la capitale française, près de la Tour Eiffel. Six hommes âgés de 23 à 39 ans, qui sont des ressortissants algériens, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris à partir du mardi 9 janvier. Ils sont accusés de traite d’êtres humains et 42mag.fr détaille cette affaire.
Il est à noter qu’en 2022, les vols avec violence dans le secteur de la Tour Eiffel à Paris ont augmenté, et les touristes en étaient les principales victimes. L’association « Hors la rue », qui protège les mineurs sans domicile, a signalé que des enfants drogués et battus avaient été trouvés dans le secteur. D’après l’association, ces enfants étaient exploités par des criminels sans scrupules opérant dans cette zone.
Pour retrouver les responsables de ces crimes, les enquêteurs ont mis en place des écoutes téléphoniques, dissimulé des micros sous des bancs de l’esplanade du Trocadéro et effectué des filatures. Ils ont finalement arrêté six hommes soupçonnés de tirer profit de la vulnérabilité de ces garçons.
Me Catherine Delano Daoud, qui est l’avocate de l’un des 12 jeunes parties civiles, souligne que les enquêteurs considèrent ces enfants et adolescents comme des victimes et non pas comme des criminels. Elle insiste sur l’importance de changer le regard porté sur ces enfants et rappelle que le plus jeune des enfants victimes n’avait que 8 ans.
Elle révèle également les conditions effroyables dans lesquelles vivaient ces enfants, contraints par des adultes à voler sous la menace de violences physiques et privés de sommeil et de médicaments s’ils n’obéissaient pas. Ces médicaments, tels que le Rivotril et le Lyrica, associés à de l’ecstasy, constituaient un cocktail très addictif surnommé « le courage » par les jeunes.
Les six prévenus, quant à eux, désignaient ces médicaments comme de simples « bonbons ». Ils sont accusés de traite des êtres humains, de soumission chimique de mineurs, de maltraitance et de contrainte à commettre des délits. Ils risquent une peine maximale de 20 ans de réclusion. Le procès est prévu jusqu’à vendredi.