« L’appui à l’Ukraine doit se faire avec les fonds du tyran russe, agissons ainsi au lieu d’impliquer uniquement le citoyen européen qui paye ses impôts », exhorte le représentant écologiste.
Une initiative parlementaire propose l’utilisation des fonds bloqués russes pour soutenir l’Ukraine
Une proposition visant à l’emploi des actifs gelés de la Russie en faveur des efforts militaires et de la réhabilitation de l’Ukraine a récemment été présentée à l’Assemblée nationale, grâce à l’intervention du député de Renaissance, Benjamin Haddad, et du député des Écologistes, Julien Bayou, qui occupent respectivement la présidence et la vice-présidence du groupe d’amitié France-Ukraine. « L’Europe a toujours été influencée par les décisions de la France concernant le conflit ukrainien », argue l’écologiste, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu à Paris le vendredi 16 février afin de ratifier un traité de sécurité bilatéral.
Un riche potentiel financier
« Les actifs bloqués de la Russie constituent un levier financier significatif qui pourrait être utilisé au bénéfice de l’Ukraine », affirme la proposition de résolution. Cette mobilisation est autant justifiée par des considérations pragmatiques que par le souci de la justice et de la responsabilité internationale.
« Les instigateurs de cette guerre indéfendable doivent assumer les conséquences financières et contribuer au renouveau de l’Ukraine. »
franceinfo
À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, environ 300 milliards d’euros, majoritairement appartenant à la banque centrale russe, ont été saisis. Sur cette somme, « près de 200 milliards sont situés au sein de l’Union européenne » et génèrent des intérêts qui seront imposés. « Ces 300 milliards peuvent instantanément soutenir la lutte et la reconstruction de l’Ukraine, tout en affirmant que l’Europe demeure solide dans son soutien à l’Ukraine », exprime Julien Bayou, le rapporteur de la proposition, qui espère un débat sur cette résolution à l’Assemblée lors de la semaine transpartisane du 25 mars ou du 29 avril.
D’après Julien Bayou, il est possible que la majorité, les socialistes et la droite soutiennent cette proposition. Si une majorité de députés appuie ce texte, « cela signifie que le Parlement demande au gouvernement d’agir et d’assumer ses responsabilités. Ces 300 milliards sont de toute façon saisis. En somme, nous pourrions soutenir l’Ukraine avec l’argent du dictateur russe. Pesons sur cette stratégie plutôt que de faire supporter le coût aux citoyens européens uniquement. »