« CE2 », un film mettant en vedette Nora Hamzawi et Alexis Manenti, était initialement prévu pour une sortie en cinéma le 27 mars.
D’après les informations fournies par le journal spécialisé Le Film Français, Bruno Pésery, le producteur du film CE2 dirigé par Jacques Doillon, réalisateur récemment accusé par diverses actrices, dont Judith Godrèche, d’agressions sexuelles, a annoncé mardi que la projection en cinéma, initialement prévue le 27 mars, était « reportée » à une date ultérieure non précisée. Il a ajouté qu’il ne « paraît ni faisable, ni approprié de respecter cette date de sortie » en considérant les accusations « datant de quarante ans ».
Au milieu du mois de février, l’équipe de production du film avait déclaré que cette date serait maintenue, en dépit du dépôt de plainte porté contre lui par l’actrice, arguant qu’il était irréalisable d’adapter une projection « au rythme de la justice« . Elle avait précisé que cette résolution ne doit pas être perçue comme « l’expression d’une ignorance ou d’une indifférence face aux allégations imputées » au metteur en scène.
Déclaration négative de Jacques Doillon
Nora Hamzawi, actrice, s’était fermement opposée en public à cette résolution de projeter le film au cinéma : « Je ne cautionne pas cette démarche qui selon moi témoigne d’un dédain envers la voix des femmes« , avait-elle réagi.
Jacques Doillon, âgé de 79 ans, est concerné, avec le réalisateur Benoît Jacquot, 77 ans, par une enquête pour « viol sur mineur de 15 ans par une personne en position d’autorité, viol, violences au sein du couple, et abus sexuel sur mineur de plus de 15 ans par une personne en position d’autorité« , suite à une plainte de Judith Godrèche. L’actrice avait collaboré avec lui dans La Fille de 15 ans, film sorti en 1989. Elle lui a reproché ouvertement de l’avoir « tâté » et embrassé sur le plateau de tournage.
De son côté, l’actrice Isild Le Besco a indiqué qu’elle envisageait de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, reprochant à ce dernier de l’avoir écartée d’un rôle dans un film lorsqu’elle avait 17 ans, « dès que (elle a) rejeté ses propositions« . Anna Mouglalis a reproché publiquement à M. Doillon de l’avoir « embrassée de force« . Le réalisateur a refuté les affirmations d’Isild Le Besco et qualifié de « ridicule » l’accusation d’Anna Mouglalis.
De manière générale, Jacques Doillon se présente comme innocent, et s’est défendu en public début février, critiquant des « dénonciations gratuites, (des) fausses accusations et (des) tromperies« , et affirmant qu’il se mettait à la disposition de la justice.