Les acteurs politiques de France ont réagi à l’information concernant le décès d’Alexeï Navalny, le dissident russe, qu’on a annoncé le vendredi. Il est mort dans un pénitencier de l’Arctique où il purgait une sentence de dix-neuf ans.
L’opposant numéro un à Vladimir Poutine en Russie, Alexeï Navalny, n’est plus. À l’âge de 47 ans, sa vie s’est arrêtée. L’annonce a été relayée le vendredi 16 février par l’organe pénitentiaire fédéral russe. Navalny était détenu dans une colonie isolée de l’Arctique, y purgant une sentence de 19 ans pour « extrémisme ». Sa disparition a rapidement entraîné une vague de réactions en France, avec certains décrivant « le système répressif russe. »
Le président français Emmanuel Macron a exprimé son indignation et sa colère sur une plateforme non spécifiée, déclarant : « Dans la Russie actuelle, les esprits libres sont envoyés au goulag et y sont condamnés à mort ».
Quant à Alexeï Navalny, il « a soldé de sa vie sa résistance à un système répressif », a réagi Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, sur son compte de réseau social non spécifié. « Son décès en colonie pénitentiaire nous rappelle la nature du régime de Vladimir Poutine. Nos condoléances vont à sa famille, à ses proches et à la nation russe », a ajouté le responsable de la diplomatie française.
« L’icône de la résistance »
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, condamne un décès « intolérable » qui « doit tous faire se soulever. Alexeï Navalny est aujourd’hui considéré comme l’icône de la résistance à l’oppression que Vladimir Poutine exerce sur son peuple. Mes pensées se tournent vers sa famille et vers tous les résistants qui suivent sa voie. »
Le ministre chargé des affaires européennes, Jean-Noël Barrot, estime que « la disparition d’Alexeï Navalny est un rappel dur de la réalité du régime russe et de l’écrasement du débat démocratique qui s’y opère ». Il ajoute : « Dans une démocratie, un opposant politique ne perd pas la vie en prison. »
Avec une pointe plus condamnatoire, le député Renaissance et Président de la commission des affaires européennes, Pierre-Alexandre Anglade, qualifie ce décès de « signal de détresse mondial : celui d’une dictature prête à tout pour ne pas se démettre ».
« Navalny a été assassiné par un système qui refuse toute contestation », répond le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. « C’est le peuple russe qui est intoxiqué par les mensonges d’Etat. C’est le peuple russe qui est retenu prisonnier par son propre président. C’est la démocratie qui est mise à mort à quelques jours du scrutin », rajoute Olivier Faure, anticipant les élections prévues en Russie pour le mois de mars.
« Tout ça pour le réduire au silence »
« Poutine a finalement tué Alexeï Navalny après l’avoir empoisonné, incarcéré, mis en isolement, exposé aux conditions de survie de la prison la plus au nord de l’Arctique, et tout ça pour le réduire au silence », réagit François Bayrou. « Ainsi finissent aujourd’hui, sous les yeux de tous, les opposants au dictateur », conclut le président du Modem.
Pour le député européen Raphaël Glucksmann, « Alexeï Navalny était l’incarnation même du courage. Poutine et ses acolytes l’ont empoisonné, déporté puis éliminé exactement pour cette raison, a-t-il écrit sur une plateforme non spécifiée. Les tyrans ne peuvent pas tolérer le courage qui leur résiste. Ils en ont une crainte viscérale. Ce régime est, depuis 1999, une machine à assassiner. »
Toujours sur une plateforme non spécifiée, le député écologiste de Paris, Julien Bayou, dénonce « la nature réelle du régime de Poutine, agresseur de l’Ukraine, impérialiste, digne successeur de Staline en matière de répression ». Il ajoute :« les opposants sont envoyés dans des colonies pénitentiaires éloignées de l’Arctique pour y terminer leurs jours ».
« Hommage à sa résistance »
« Le décès d’Alexeï Navalny en prison en Russie est un crime car il concerne un détenu d’opinion politique », a commenté sur une plateforme non spécifiée Jean-Luc Mélenchon. « Les Insoumis hébergent des réfugiés politiques russes. Ils savent ce dont sont capables les autorités russes. Ce pouvoir, pas plus que les autres, ne viendra à bout de la résistance des démocrates Russes. » a tweeté l’ancien candidat insoumis à la présidentielle.
« Hommage à la mémoire de Navalny malgré nos divergences. Hommage à sa résistance », a-t-il conclu. Pour contexte, Jean-Luc Mélenchon avait auparavant accusé Alexeï Navalny d’avoir eu des propos antisémites, et de représenter un « extrémiste xénophobe » sur son blog.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a sobrement écrit sur son compte de réseau social non précisé : « C’est une tragique nouvelle pour tous les défenseurs des droits humains et des libertés fondamentales. »