Arnaud Gallais, cofondateur de MouvEnfants, pense que la démission de Sébastien Boueilh de son poste de président de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants est une véritable perte.
La démission de Sébastien Boueilh de son poste de président de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a suscité de vives réactions. Arnaud Gallais, activiste des droits de l’enfant, ancien membre de la Ciivise et cofondateur de MouvEnfants, a exprimé son indignation face à cette démission. Il a déclaré que le soutien de Sébastien Boueilh à sa vice-présidente, Caroline Rey-Salmon, accusée d’agression sexuelle, était choquant. En tant que victime d’inceste lui-même, Gallais estime que le retrait de Boueilh affecte l’espace de soutien social inconditionnel offert par la Ciivise et met en péril la prise en compte de la parole des victimes tout en respectant la présomption d’innocence et en adoptant le principe de précaution. De son côté, Sébastien Boueilh se dit être la cible de calomnies.
Suite au remplacement d’Edouard Durand, juge pour enfants, écarté de la Ciivise en décembre dernier, Arnaud Gallais a exprimé également son regret pour cette décision. Il rappelle que Durand avait gagné la confiance de nombreuses victimes en recueillant 30 000 témoignages en 3 ans. Il estime que le remplacement de Durand par Boueilh est un véritable gâchis. Ces événements mettent en lumière le problème de la prise en charge de l’inceste en France. D’après Gallais, les victimes d’inceste qui osent dénoncer leur agresseur subissent souvent des répercussions négatives. Il souligne également le faible nombre de condamnations d’agresseurs d’enfants en France, malgré les 160 000 enfants victimes chaque année.
Malgré ces difficultés, Arnaud Gallais reste optimiste et encourage la nouvelle ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry, à impulser une culture de la protection de l’enfance et à répondre aux attentes des 30 000 personnes qui ont fait confiance à la Ciivise. Selon lui, il n’est jamais trop tard pour agir.