« Nous allons désormais instaurer un statut officiel pour l’imam en France », a déclaré le ministre de l’Intérieur, lundi, lors de l’ouverture de la deuxième session des discussions au sein du Forum de l’islam de France (Forif).
Le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé à une réorganisation plus efficace de la seconde religion de France, lors de la deuxième session de travail du Forum de l’Islam de France (Forif) le lundi 26, février. Il a suggéré l’établissement d’un statut officiel pour les imams et à une fédération de l’Islam qui pourrait s’aligner sur le modèle des protestants.
Gérald Darmanin, lors de sa conférence de presse, a vigoureusement insisté sur la nécessité d’instaurer un « statut de l’imam en France ». Il a demandé au Forif de consacrer six mois à l’élaboration de ce statut, un enjeu majeur pour l’organisation du culte islamique. Au contraire des prêtres, pasteurs et rabbins, les imams ne sont pas tenus de suivre un cursus religieux précis. Dans un pays comme la France, qui fonctionne sur le principe de la laïcité, il revient à la communauté musulmane de déterminer la fonction religieuse des imams, selon Darmanin. Le ministre a également plaidé pour une couverture sociale pour les imams salariés et hasardé que l’on pourrait exiger d’eux un certain niveau de compétence linguistique et académique, en s’appuyant sur les 34 programmes « laïcité » existants.
Darmanin a également réclamé une réforme de l’Islam qui soit initiée à partir des départements, comme c’est déjà le cas dans plus de 40 d’entre eux. « Ce n’est pas au gouvernement de superviser cette restructuration », a-t-il prévenu, encourageant le Forif à s’organiser de la même manière que la fédération protestante en France. « C’est à vous de faire passer le ‘F’ de Forif pour ‘Fédération' », a-t-il déclaré à l’assemblée.
Allocation de fonds supplémentaires pour la sécurisation des lieux de prière
Depuis longtemps, structurer l’Islam s’avère être un défi complexe, en raison des rivalités entre différentes communautés nationales. Pour lutter contre l' »islam consulaire », l’Etat a interdit depuis le mois de janvier l’arrivée d' »imams détachés » envoyés par le Maroc, l’Algérie et la Turquie, ce qui touchait environ 300 personnes.
Darmanin a également exprimé son désir de résoudre le problème de l’absence d’espaces dans les carrés confessionnels des cimetières. Il a assuré qu’avant le 1er juillet, des dispositions seraient prises afin que « le droit à une sépulture ne soit plus une source de préoccupations pour nos concitoyens ». Un autre engagement pris par le Ministre est de doubler, à hauteur d’un million d’euros par an, les fonds alloués pour la sécurisation des lieux de culte musulmans.
En 2023, avec 242 incidents enregistrés, « les actes d’hostilité envers les musulmans ont augmenté de près de 30% », a rappelé Gérald Darmanin, soulignant que « plus de la moitié » de ces incidents avaient eu lieu au cours des trois derniers mois de l’année. « Le conflit au Moyen-Orient a incontestablement des répercussions sur notre territoire », a-t-il relevé.