Le jour du 17 septembre 1981 demeure mémorable dans l’histoire, date où Robert Badinter présentait son argumentaire devant les membres de l’Assemblée nationale, plaidant pour la suppression de la peine capitale. Il était à ce moment-là un avocat élevé au rang de garde des Sceaux et dans son esprit, aucune justification ne pouvait valider le fait d’ôter la vie d’autrui.
Le 17 septembre 1981 est une date gravée dans l’histoire de la France, car Robert Badinter y a prononcé son discours historique à la chambre des députés. Sa lutte acharnée pour transformer la justice en une institution qui ne tue plus a finalement porté ses fruits. « Chaque mot, chaque ligne, je désirais qu’ils soient de ma plume », a-t-il partagé plus tard. Le plaidoyer passionné de Robert Badinter a été rédigé avec soin sur 16 feuilles de papier. Sa préoccupation principale lors de la rédaction de son discours était d’employer les mots les plus appropriés.
En désaccord avec l’opinion publique
Dans la France des années 80, l’appel à l’abolition de la peine de mort n’était guère évident. Robert Badinter se trouvait alors en désaccord avec l’opinion publique. Sujet de critiques et de menaces, le ministre de la Justice du gouvernement François Mitterrand est vu comme la personne la plus détestée du gouvernement, pourtant la loi est adoptée. Le 9 octobre 1981 marque la fin de la peine de mort en France. Des années plus tard, c’est Robert Badinter qui reçoit des applaudissements. Même à la fin de sa vie, il soulignait que la lutte n’était pas terminée : « C’est une lutte pour la vie, pas pour une seule vie. » Robert Badinter avait la ferme conviction que chaque condamné, peu importe la gravité de son crime, a le droit de s’améliorer.